Projet de serre-école: la fierté de Sainte-Perpétue

SAINTE-PERPÉTUE. Nous savons tous que les vaches brunes ne produisent pas de lait au chocolat et que les carottes ne poussent pas sur les tablettes des épiceries. Mais outre cela, que sait-on réellement de l’agriculture?

Admettons-le après une rapide introspection: probablement pas grand-chose, finalement! Les élèves de Sainte-Perpétue, eux, pourront se vanter d’en connaître bien davantage sur le sujet après leur cheminement scolaire à l’école primaire du village.

En effet, durant les sept années qu’ils passeront à l’école La Jeunesse, ils seront régulièrement mis en contact avec des agriculteurs de tous les domaines et auront à cultiver la terre eux-mêmes. À l’automne, une serre (chauffée) se greffera leur école et des activités éducatives y seront menées toute l’année.

«Ils vont apprendre toutes sortes de choses, souligne le maire Guy Dupuis avec grand enthousiasme. Le projet va faire rayonner l’école et la municipalité, et contribuer à tisser des liens entre les élèves et la communauté [agriculteurs et aînés, puisque l’on vise aussi à en faire un projet intergénérationnel].»

Le projet de serre-école a été dévoilé en juin 2018 en prémices à une vaste campagne de financement. Celle-ci s’achève et s’avère un succès: au moment d’écrire ces lignes, 116 000$ étaient déjà recueillis, auxquels s’ajoutent des promesses de dons.

La construction devrait démarrer à l’automne. «On vise septembre, mentionne le maire. On est présentement en discussion avec les ingénieurs et on va bientôt aller en appel d’offres.»

La serre sera en opération douze mois par année. De la rentrée jusqu’à la fin des classes, ce sont les élèves qui s’en serviront. L’utilisation qui en sera faite pendant l’été reste encore à déterminer.

«On est une municipalité agricole. Ici, on a pratiquement toutes les sortes de productions: porcheries, poules, fromage de chèvres, wapitis, cerfs, asperges, etc. L’école est en train d’établir un calendrier de visites – peut-être trois par année – pour qu’à la fin de leur primaire, les élèves aient visité ou reçu de l’information sur l’ensemble des productions», indique le maire Dupuis.

«On voulait se doter d’une couleur, renchérit la directrice générale de la municipalité, Mireille Dionne, qui est également présidente du conseil d’établissement. On souhaitait démarrer un projet commun. On s’est inspiré du slogan de la MRC de Nicolet-Yamaska (<@Ri>Une terre nourricière<@$p>) et de la tendance verte. La direction et les professeurs ont sauté à pieds joints dans le projet. C’est une grande fierté.»

«Au point de vue académique, c’est gagnant. Tout va passer par du concret, ajoute le maire. C’est une nouvelle façon d’apprendre et une belle source de motivation pour les enfants.»

À long terme, il y voit une foule d’autres avantages: «C’est une façon de prôner les saines habitudes de vie. Si tu apprends à cultiver des tomates ou des carottes, tu vas avoir le goût d’en manger», illustre-t-il.

La serre-école pourrait également avoir un impact positif sur la pénurie de main-d’œuvre qui sévit en agriculture et sur les problèmes de relève, poursuit le maire. Sans compter qu’elle pourrait contribuer directement à redorer le blason de l’agriculture auprès de la nouvelle génération.

«Lorsqu’ils fréquentaient l’école primaire, mes enfants ont été sensibilisés au recyclage. Ils ont connu le virage vers le bac bleu et y ont contribué. Maintenant, c’est ancré. Je pense que ça peut faire la même chose avec l’agriculture.»

D’innombrables projets sont par ailleurs envisageables avec une telle installation à l’école du village. «Il y a moyen d’amener le projet encore plus loin, sourit Guy Dupuis. On a des idées et on compte bien les concrétiser.»

Il promet de les partager au moment opportun…