Plaidoyer pour une bibliothèque à Saint-Elphège
SAINT-ELPHÈGE. Depuis un quart de siècle environ, la municipalité de Saint-Elphège n’offre pas de service de bibliothèque à ses citoyens. Elle ne détient pas non plus d’entente avec une des bibliothèques municipales environnantes. En séance publique le 2 avril dernier, un enseignant a souhaité sensibiliser les élus à l’impact d’une telle réalité.
« Le droit à l’éducation est universel, et l’accessibilité de tout étudiant à une bibliothèque (physique) est nécessaire pour le développement de l’intérêt pour la lecture. Il faut donner toutes les chances à nos élèves de réussir et de développer leur plein potentiel intellectuel. L’accès à une bibliothèque municipale et à tous ses services est un outil important qui mène à cette réussite », a plaidé Grégory Lemoyne, qui travaille à l’école Notre-Dame-de-l’Assomption, située à Saint-Zéphirin-de-Courval.
Des parents de la municipalité se sont présentés à la séance publique en compagnie de leurs enfants pour encourager les élus à trouver une solution à cette situation qu’ils jugent problématique. Comme M. Lemoyne, ils regrettent que Saint-Elphège soit non seulement la seule municipalité de la MRC de Nicolet-Yamaska à ne pas offrir ce service à ses citoyens, mais aussi la seule parmi toutes les MRC avoisinantes (Bécancour, Drummond et Pierre-de-Saurel), d’après les recherches de l’enseignant.
« De ce que j’ai pu comprendre en discutant avec des citoyens, il y avait une bibliothèque dans le centre communautaire qui a fermé au tournant de l’an 2000 par faute d’achalandage et de bénévoles. Depuis, la municipalité a toujours refusé de se joindre à la bibliothèque de municipalités avoisinantes. La raison semble être monétaire », regrette M. Lemoyne.
« Après avoir fait mes devoirs, j’ai pu constater que le coût d’adhésion à la bibliothèque de Saint-Zéphirin-de-Courval ne serait que de 6500$ annuellement, incluant l’accès au réseau BIBLIO. Je trouve le montant plutôt modeste considérant les avantages que l’accès à une bibliothèque apporte pour toutes les strates de la communauté », indique M. Lemoyne, jugeant que la situation actuelle a un impact direct sur une partie des élèves à qui il enseigne.
Cette option n’a toutefois pas emballé le conseil municipal, témoigne l’enseignant. « Je pense que ça a été mal reçu, admet-il. Pourtant, je n’essayais pas d’imposer quoi que ce soit. Je veux juste encourager les élus à essayer de trouver une solution à cette situation qui me préoccupe ».
Les membres du conseil municipal lui ont signifié que l’achalandage des bibliothèques baissait continuellement, et qu’ils s’attendaient à ce que très peu de leurs citoyens utilisent le service s’il était offert. « J’ai réitéré que ce n’était pas le principe d’achalandage qui importait, mais plutôt d’avoir la possibilité d’accéder à l’expérience d’une bibliothèque. Ça devrait être simple. Les enfants de Saint-Elphège ne devraient pas devoir attendre d’aller à l’école pour pouvoir accéder à des livres. »
Même s’il s’est buté à la fermeture du conseil, l’enseignant ne considère pas son intervention comme un coup d’épée dans l’eau. « Des parents m’ont dit qu’ils essaieraient d’avoir quelque chose. De mon côté, je veux savoir s’il y a des subventions possibles pour couvrir certains coûts. Saint-Elphège va construire un garage municipal et une nouvelle mairie, alors peut-être qu’il y aurait une solution pour un petit coin lecture? Peut-être que la MRC pourrait soutenir ça? »
La réflexion est lancée…