Nicolet ne veut pas d’autoroute 30 jusqu’à la route du Port
NICOLET. Les élus de Nicolet refusent que l’autoroute 30 soit prolongée de Bécancour jusqu’à la route du Port. En séance publique lundi, ils ont demandé au gouvernement du Québec d’abandonner ce projet.
Ils trouvaient opportun de le faire maintenant, devant la demande grandissante de développement urbain amenée par les projets de la filière batterie à Bécancour.
À leur avis, le futur de la mobilité durable doit passer par le développement d’alternatives tel que les transports collectifs et actifs. Plusieurs efforts sont d’ailleurs actuellement déployés par la Ville et la MRC de Nicolet-Yamaska pour accroître l’offre de service sur le territoire, dont des trajets de transports collectifs entre la Ville de Nicolet et le Parc industriel de Bécancour.
Ils estiment aussi qu’en déviant la circulation vers le nord, cela entraînerait une perturbation des activités économiques du boulevard Louis-Fréchette, principale artère commerciale de la ville.
Comme autre argument, ils lancent qu’un tel prolongement occasionnerait de l’étalement urbain et une destruction de terres agricoles, ce qui est inacceptable à leurs yeux.
» Pour nous, c’est une évidence que ce projet appartient à une autre époque en soutenant la dépendance à l’automobile. Ce n’est plus en cohérence avec le futur de la mobilité, car nous savons que la transition écologique nécessitera une transformation des habitudes, notamment dans les transports. Plusieurs options en meilleure harmonie avec notre vision d’un développement durable s’offrent à nous « , a mentionné la mairesse Geneviève Dubois.
Son père, Clément Dubois, avait milité en faveur de ce projet du temps qu’il était maire (il a été premier magistrat de l’ancienne ville de Nicolet de 1987 à 1994, puis de la ville fusionnée, de 2001 à 2005), tout comme l’administration d’Alain Drouin par la suite (2005 à 2016).
» Ça fait longtemps que le projet est dans les cartons. Les terrains sont déjà expropriés, mais il n’y a jamais eu de volonté politique (au provincial) de réaliser ce tronçon de 5-6 km. Aujourd’hui, la filière batterie se développe et l’idée [fait son chemin]. Créer de nouvelles autoroutes… On n’est plus là! « , exprime Mme Dubois.
Le conseiller municipal Denis Jutras, en poste depuis près de 20 ans, mentionne avoir été de ceux ayant appuyé le projet à l’époque, mais admet avoir changé son fusil d’épaule: » Il faut évoluer avec son époque « , dit-il.
La Ville a présenté une carte des terrains appartenant au ministère des Transports. Elle a évoqué l’idée d’y faire naître des » corridors verts » maximisant la biodiversité et favorisant les déplacements actifs plutôt qu’une route ou autoroute traditionnelle.
En période de questions, un citoyen a demandé si les terres expropriées pourraient être rétrocédées aux agriculteurs qui les cultivent déjà. » Ce sera au ministère de décider « , lui a répondu Mme Dubois.