Moins de médicaments dans les centres d’hébergement
SANTÉ. La vaste opération de déprescription des antipsychotiques entreprises l’an dernier dans 24 CHSLD au Québec, dont celui du Centre Christ-Roi de Nicolet, a connu des résultats probants. Si bien que la ministre Marguerite Blais vient d’annoncer une deuxième phase à la démarche Optimisation des pratiques, des usages, des soins et des services – Antipsychotiques (OPUS – AP).
Celle-ci s’étendra sur 331 unités dans 134 CHSLD de la province. En Mauricie-Centre-du-Québec, 10 centres d’hébergement emboiteront le pas. Un total de 832 résidents fera l’objet d’une analyse.
Les CHSLD de Saint-Célestin, Saint-Pierre-les-Becquets (Romain-Becquets), Warwick, Plessisville, Drummondville (Georges-Hériot et Marguerite-d’Youville), Grand-Mère (Laflèche), Trois-Rivières (Roland-Leclerc et Louis-Denoncourt) et de Louiseville (Avellin-Dalcourt) commenceront l’opération dès le mois de mars.
Au préalable, le personnel soignant et les pharmaciens de ses établissements recevront de la formation de la part des gestionnaires qui ont mené à bien le projet à Nicolet. Ils auront également accès à l’ensemble des expériences menées dans les 24 CHSLD en 2018.
Au Centre Christ-Roi, l’opération se poursuivra avec les nouveaux patients qui arriveront dans les différentes unités. Déjà, sur les 16 patients qui étaient éligibles à la déprescription, 100% d’entre eux ont eu soit une diminution (25 %), soit un arrêt complet (75 %) de leur AP. Pour ce qui est des autres, leur état nécessitait la prise d’antipsychotiques.
L’arrêt ou la diminution des AP a contribué, chez plusieurs des résidents du Centre Christ-Roi, à l’amélioration de leur niveau d’autonomie. Certains ont recommencé à parler, d’autres ont pu s’alimenter seul, ou encore à marcher sans l’assistance d’une aide technique, par exemple.
Ces résultats sont au-delà de la moyenne québécoise. Dans 24 unités de CHSLD du Québec, la déprescription d’AP a été un succès chez 86 % des 220 résidents participant au projet. Dans la majorité des cas observés, ceci n’a causé ni augmentation du recours aux anxiolytiques, aux somnifères et aux antidépresseurs, ni effets sur le comportement.
Tout comme la première phase, la prochaine a bénéficié d’un financement de 2,4 M$, fourni conjointement par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et la Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé. Le MSSS souhaite étendre le projet à l’ensemble des CHSLD du Québec au cours d’une troisième phase.