Maigrir à la dure…

BÉCANCOUR. Jean-François Hamel pesait 525 livres quand il a pris la décision de passer sous le bistouri pour une chirurgie bariatrique. Solution facile, certains penseront? Le Bécancourois n’est certainement pas de cet avis, alors qu’il est passé près d’y laisser sa peau à la suite de complications. Quelque 300 livres en moins plus tard, M. Hamel et sa conjointe, Marie-Andrée Verville, partagent l’expérience qui a changé leur vie du tout au tout.

Le 1er novembre 2012 a marqué un tournant dans la vie de Jean-François Hamel. Sa chirurgie consistait notamment en une déviation bilio-pancréatique. «Ils enlèvent la vésicule biliaire, ils coupent l’estomac… L’estomac passe de la grosseur d’un ballon de football à la grosseur d’une banane. Ils coupent aussi l’intestin pour éliminer les gras plus facilement. C’était une grosse opération», raconte M. Hamel.

Le couple avant de passer sous le bistouri.

«Chaque corps réagit différemment», dit Marie-Andrée Verville. En effet, de manière tout à fait imprévisible, les complications se sont enchainées pour Jean-François Hamel. «Lors des deux premiers mois, j’ai perdu 125 livres. Ce qui n’est pas normal, même avec l’opération. Je n’étais pas capable de manger, je vomissais, je ne gardais rien. J’ai été hospitalisé six fois au total pour dénutrition. J’ai perdu de mes cheveux, ceux qui me restaient sont devenus blancs, mes dents ont pourri dans ma bouche».

«J’ai pensé souvent que j’allais y rester». Il avait d’ailleurs perdu trop de poids; celui-ci est descendu aussi bas que 189 livres, soit 336 livres de moins qu’au moment de sa chirurgie.

Durant tout ce temps, les médecins ne réussissaient pas à aider M. Hamel. En novembre 2012, soit un an après sa chirurgie, ce dernier a eu une jéjunostomie, soit une sonde placée directement dans le jéjunum de l’intestin grêle afin de le nourrir, et c’est ce qui l’a enfin sorti de son cauchemar. L’homme a été gavé pendant 5 mois.

Elle a tout tenu à bout de bras

Il a fallu 18 mois pour que Jean-François Hamel puisse dire qu’il prenait enfin du mieux. Un 18 mois que le couple qualifie de bien intense et dont certains moments échappent à la mémoire de M. Hamel.

«C’est elle qui a tout tenu à bout de bras», dit-il. «Elle», c’est sa conjointe, Marie-Andrée Verville. En plus de prendre soin de lui à la maison au même titre qu’une proche aidante, elle travaillait 80 heures par semaine afin de joindre les deux bouts, car son conjoint a été incapable de travailler durant ce temps. «Je ne pouvais même pas dépanner en arrière de la caisse. J’étais à la maison et j’étais couché», se rappelle M. Hamel.

«Pour nous, ça a eu beaucoup de répercussions. J’ai fait une faillite personnelle. L’assurance-maladie, c’est 15 semaines, après ça tu te retrouves devant rien. À Noël 2013, on a dû demander un panier alimentaire», témoigne M. Hamel.

Malgré toutes les épreuves, Jean-François Hamel et Marie-Andrée Verville sont restés soudés et ne s’imaginent pas avoir fait d’autres choix au fil des années.  Âgée de 21 ans au moment de la chirurgie de son conjoint, c’était une dure réalité pour Marie-André Verville. «J’étais jeune, mais ça ne m’est jamais passé par la tête de dire « c’est trop pour moi »», mentionne-t-elle.

Si c’était à recommencer, Jean-François Hamel ferait exactement les mêmes choix. «Je profite simplement de la vie, c’est une deuxième chance qui m’est donnée». Il est aujourd’hui récompensé: il fait un métier qu’il aime, il fait du sport comme il le souhaite et a fondé une famille. Le couple a eu trois enfants en 15 mois, et il vient tout juste d’apprendre qu’un quatrième bébé est en route!

 

 

 

Marie-Andrée Verville et Jean-François Hamel se sont mariés en octobre 2013, avant que ce dernier soit rétabli. Lorsque les tourtereaux ont prévu la date du mariage, avant qu’ait lieu la chirurgie, ils ne pouvaient se douter que les choses tourneraient mal. Ils ont cependant refusé de reporter la date du mariage! M. Hamel était alors hospitalisé, mais il a pu obtenir son congé afin d’épouser celle qui le supportait depuis déjà près d’un an. Il était si faible que lors de la séance photo, il a dû se déplacer en fauteuil roulant.

 

Inquiétude

Marie-Andrée Verville, tout comme son mari, a subi une chirurgie bariatrique en 2015. Celle-ci lui a permis de perdre 100 livres. On peut imaginer l’inquiétude de Jean-François Hamel à la suite de la mauvaise expérience qu’il a vécue. Cependant, 1 mois après son opération, Mme Verville avait retrouvé la forme et avait recommencé à travailler.