L’intégration par le sirop d’érable
IMMIGRATION. Bien de chez nous, une de nos fiertés d’être Québécois, le sirop d’érable est un puissant agent d’intégration pour le P.A.I.S. Actif dans la MRC de Bécancour, le Projet d’accueil et d’intégration solidaire a organisé, par la belle journée ensoleillée du 2 avril, une sortie à la cabane à sucre pour les néo-Québécois dont cet organisme facilite l’installation dans notre coin de pays.
Le 1785 du rang 9 de Saint-Wenceslas a pris des allures d’Organisation des Nations Unies à cette occasion. Congo, Népal, Syrie et le Québec dans ce qu’il a de plus accueillant et généreux étaient de cette belle partie de sucres aux couleurs de l’arc-en-ciel. Jointe au Carrefour familial de Manseau et la Clef de la galerie de Fortierville, la gang à Céline y était.
«La cabane à sucre, c’est une partie de notre culture. Au printemps, la neige fond, on se rassemble et on se sucre le bec. C’est ce qu’on va leur montrer aujourd’hui, les joies de l’érable. Tout le monde est ensemble. C’est beau. Les enfants, peu importe leur origine, jouent ensemble», relève avec sourire Céline Auger, co-coordonnatrice du P.A.I.S.
Un plaisir partagé par Sunita. Toujours souriante elle aussi, la jeune femme originaire du Népal l’était encore plus qu’à l’habitude. «C’est plaisant ici, c’est très bon et c’est sucré», s’exclame-t-elle dans un éclat de rire communicatif. Une fois le repas terminé, il fallait la voir s’affairer, avec ces tout aussi joviales amies de la Syrie, à empiler la vaisselle pour faciliter le travail de la serveuse Québécoise dite de souche. Voilà une belle collaboration improvisée, mais ô combien pleine de sens!
Fanny Prince, copropriétaire de l’Érablière Prince avec ses sœurs Caroline et Aline, est on ne peut plus heureuse d’accueillir cette clientèle dans la cabane à sucre familiale qui célèbre ses 40 ans cette année.
«De plus en plus, on s’internationalise en recevant des groupes de Québécois issus de l’immigration. On est bien content de les voir», de dire l’accueillante «p’tite Prince» comme on la surnomme affectueusement, elle et ses sœurs, dans le coin. Pour accommoder ceux qui ne souhaitent pas en manger, lors de ces visites, on cuira les fèves au lard et la soupe aux pois sans porc. Pas de «drame» en vue, ceux qui veulent manger du jambon peuvent en manger à satiété. On en retrouve en profusion sur toutes les tables. Au dessert, des crêpes dans le sirop et autres sucreries qui font le délice de tous les Québécois aux origines diverses réunis autour de cette même table de chez nous. Tout le monde, ensemble dans ses différences, se sucre le bec dans le plaisir.
Réflexion… Assoyons tous les Québécois ensemble, peu importe leurs origines, dans une cabane à sucre à festoyer. Qui sait si le Québec avancerait beaucoup mieux vers un vivre-ensemble sain que par n’importe quelle commission parlementaire?
Car, on n’est jamais de trop pour goûter au sirop. En caravane, allons à la cabane ?