Les maisons, fermes et terres de la région prennent de la valeur

NICOLET-BÉCANCOUR. La valeur foncière des maisons, des fermes et des terres de la région de Nicolet-Bécancour bondit.  À certains endroits sur le territoire, on enregistre même des hausses frôlant les 40%, selon les nouveaux rôles d’évaluation triennaux déposés cette année.

Mais attention: hausse de la valeur foncière ne signifie pas automatiquement hausse de taxes radicale. « Les municipalités vont adapter leur taux de taxation pour ajuster leurs revenus », croit le directeur général de la MRC de Bécancour, Daniel Béliveau.

« Les municipalités ne dépenseront pas plus parce que les maisons valent plus cher », renchérit le préfet de la même MRC, Mario Lyonnais. Elles devraient donc majoritairement baisser leur taux de taxation au dépôt de leur budget, en décembre, pour tenir compte de cette nouvelle réalité… et de la capacité de payer des citoyens, idéalement. Selon M. Lyonnais, la plupart des municipalités, peu importe la MRC où elles se trouvent, « vont gérer la situation avec bienveillance ».

C’est dans cet esprit, par exemple, qu’est actuellement préparé le prochain budget de la Ville de Nicolet. Diverses options sont en effet analysées pour que le compte de taxes des contribuables « n’augmente pas trop », confirme Mathieu Audet, directeur général de cette ville, dont le nouveau rôle d’évaluation fait état d’une hausse générale de la valeur imposable de 9,35% pour l’ensemble de la municipalité. « On essaie de garder le niveau de taxation le plus compétitif », souligne-t-il.

Sur le territoire de Nicolet-Yamaska, trois dépôts de rôle d’évaluation foncière ont lieu cette année, indique le directeur général de la MRC, Michel Côté: Nicolet, Saint-François-du-Lac et Baie-du-Febvre. Dans la MRC de Bécancour, toutes les municipalités sont maintenant dotées d’un nouveau rôle pour les années 2022, 2023 et 2024.

Il est bon de préciser que les rôles d’évaluation sont préparés par des firmes indépendantes des municipalités. Sur le territoire, ce sont les MRC de Bécancour et de Nicolet-Yamaska qui les embauchent. D’ailleurs, si un citoyen trouve que sa maison a été surévaluée, il peut contester auprès de la firme ayant réalisé l’évaluation.

Une hausse prévisible

Le rôle d’évaluation détermine la valeur marchande des immeubles et des terrains. Selon Mario Lyonnais, la hausse enregistrée sur le territoire de la MRC de Bécancour (entre 20% et 30% pour la plupart des municipalités, même 40% pour Sainte-Sophie-de-Lévrard) était prévisible. « On la voyait venir, parce que les maisons se vendaient beaucoup plus cher que l’évaluation municipale; 25 000$ à 50 000$ de plus, dans bien des cas. On savait donc que le nouveau rôle d’évaluation allait monter. Ça ne pouvait pas faire autrement. »

La COVID-19 et la grande demande pour le retour en milieu rural expliquent cette forte hausse, poursuit le préfet: « Les gens ont quitté la ville massivement pour s’installer en campagne ». L’idée d’avoir une terre à bois, ou encore un terrain où faire un jardin ou garder des poules, en a séduit plus d’uns, voyant le prix du panier d’épicerie grimper en flèche. « Notre problématique, c’est qu’il n’y aura bientôt plus rien à vendre. Dans ma municipalité (Sainte-Françoise-de-Lotbinière), c’est déjà le cas. »

L’implantation du télétravail a aussi facilité ce retour en région. Et à ce chapitre, le préfet estime que la MRC de Bécancour est attrayante en raison de son réseau de fibre optique accessible partout: « C’est un plus. Les gens ne peuvent pas demander mieux », convient M. Lyonnais.