Les hôteliers demeurent prudents même en zone orange
RÉGIONAL. La réouverture des restaurants et salles à manger est accueillie comme une bouffée d’air frais par les aubergistes et hôteliers de la région, même si plusieurs ont choisi de ne pas encore déployer tous leurs effectifs et services.
D’une part parce que l’achalandage n’est pour l’heure pas tout à fait au rendez-vous passé la relâche scolaire. Et le mois d’avril est par ailleurs souvent l’un des plus creux. Puis, les touristes des zones rouges qui jouent aux touristes en zone orange doivent encore manger à leur chambre.
À l’Hôtel Monfort de Nicolet, les assouplissements annoncés par la direction de la Santé publique passent inaperçus. Sa directrice, Francine Bouffard affirme que le passage du rouge à l’orange n’a absolument rien changé pour elle. «Ce qui changera quelque chose, c’est l’ouverture des spas (autorisée depuis aujourd’hui, 15 mars, en zone orange). On avait de l’occupation, même en zone rouge, et on en a encore. Il y a des semaines meilleures que d’autres. C’est très dispendieux, vous savez, d’ouvrir un restaurant! Je pense que ça va recommencer à bouger plus à la mi-mai».
Songe-t-elle, le moment venu, à exiger un carnet de vaccination? Elle estime que ce n’est pas une décision qui lui appartient comme entrepreneure. «Je trouve ça très difficile. Je vais continuer à observer ce qui se fait ailleurs. Je m’informe beaucoup là-dessus. Je dois protéger mon entreprise, mes clients, mes employés.»
À l’Auberge Godefroy de Bécancour, Marie-Ève Boisclair pouffe de rire quand on lui demande comment ça se passe depuis que la région a changé de couleur.
«On est très heureux, ça nous donne espoir. On est très chanceux dans notre malchance».
L’auberge affichait complet pendant la relâche et le mois de février n’était pas si mal non plus. Au centre de conditionnement physique de l’Auberge, on faisait la file dès 7h pour entrer (le 8 mars). En revanche, la salle à manger va pour l’heure rester fermée. «Je suis ambiguë. On reçoit des clients de zone rouge qui doivent continuer de recevoir leurs repas aux chambres. On a tant perdu dans la dernière année! On se donne une petite latitude pour bien réfléchir. On est chanceux, nos employés reviennent tous. La réouverture n’est pas très loin». Elle n’a aucune intention, dit-elle, d’exiger une preuve de vaccination le moment venu.
Pas si simple d’aller au resto
Un registre de la clientèle doit être tenu par les restaurateurs et la réservation est obligatoire. Notons que seuls les clients avec preuve de résidence dans une région dont le palier d’alerte est identique à celui de la région de l’établissement y ont accès.
Les résidents des zones orange doivent toujours respecter le couvre-feu, reporté cette fois à 21h30. Il prend fin à 5h. Les rencontres intérieures et extérieures au domicile demeurent interdites sauf dans le cas de personnes vivant seules. Et pour les restaurants, «un maximum de 2 adultes par table peuvent être accompagnés de leurs enfants d’âge mineur ou avec les occupants d’une même résidence privée ensemble à la même table».