Les garderies non subventionnées demandent l’équité
CENTRE-DU-QUÉBEC. Plusieurs garderies privées non subventionnées de la région ont pris part au mouvement de grève qui touche la province en ce mercredi 20 octobre. C’est notamment le cas de la Garderie éducative du Faubourg à Nicolet et de l’Académie Les p’tits Bonzaï située à Bécancour. Ce qu’elles demandent: l’équité.
Les garderies non subventionnées (GNS) demandent à être converties en milieux subventionnés afin d’obtenir l’équité salariale pour ses éducatrices et son personnel de soutien, et un tarif unique pour les enfants.
« On veut se battre pour les parents. Ils payent un montant considérablement plus élevé que ceux qui ont accès au tarif unique, et ce n’est pas par choix. Les parents n’ont juste pas accès à des places subventionnées et nous, c’est ce qu’on désire leur offrir », plaide Mélissa McMahon, copropriétaire et directrice de la Garderie éducative du Faubourg.
« Le gouvernement l’a dit à maintes reprises que ce qu’il veut, ce sont des places de qualité équivalente pour tous les enfants du Québec. Il faut maintenant qu’il nous reconnaisse et qu’il nous donne les mêmes moyens qu’aux CPE pour y arriver », poursuit Mme McMahon.
« Les parents ont l’impression que les GNS gagnent plus d’argent vu que les places y coutent plus cher aux parents, mais ce n’est pas la réalité. Les parents de CPE payent le tarif unique de 8,50 $, mais le gouvernement bonifie ce montant d’environ 70 $ à 88 $ par enfant, par jour. Pourquoi le gouvernement détermine que les placent valent 35 $ par jour dans les GNS, et pas dans les CPE? », déplore Mme McMahon.
Pourtant, Mélissa McMahon croit en la valeur du service qu’elle offre. « Présentement, les gestionnaires font des petits miracles avec ce qu’ils ont. Nos enfants mangent des légumes frais et des fruits frais chaque jour, on offre des activités éducatives de qualité, on offre de beaux programmes ainsi que des jouets adéquats et on essaie de prendre soin de notre monde », assure la directrice.
Julie Veronneau, propriétaire de l’Académie Les p’tits Bonzaï de Bécancour, dans le secteur de Sainte-Angèle, a choisi de manifester devant le bureau du député Donald Martel. Elle mentionne également le souhait des GNS d’avoir accès à des subventions pour toutes leurs demandes de soutien en spécialistes, de soutien pédagogique et de soutien en matériel.
« On travaille très fort parce qu’on veut offrir le même service que dans les milieux subventionnés. Ce qui nous fait peur, c’est qu’avec l’augmentation de 17 % du salaire des éducatrices en CPE, on n’y arrivera pas et on ne sera pas capable d’offrir ce salaire à nos éducatrices. Et on est tanné d’aller piger dans la poche du parent. Ce n’est pas à eux de payer ça », souligne Mélissa McMahon. Cette dernière craint d’ailleurs que certaines éducatrices de GNE migrent vers les CPE.
« L’éducatrice fait le même travail, mais elle ne se sent pas appréciée à sa juste valeur. C’est un travail qui exige énormément et ce n’est pas adéquatement appuyé », estime Mme Veronneau.
Les GNS s’entendent pour dire: « On veut faire partie de la solution et on pense qu’on est la clé! Plutôt que de construire de nouveaux CPE à côté de nous, convertissez-nous! ». « Ça fait 5 ans qu’on est ouvert, et ça fait 5 ans qu’on le demande », conclut Mme Veronneau.