Les enseignants veulent des classes « équilibrées »

NICOLET. Mardi dernier, en fin d’après-midi, le Syndicat des enseignants de la Riveraine (SELR) a tenu une mobilisation devant l’École secondaire Jean-Nicolet, à Nicolet, afin de revendiquer une composition plus équilibrée des classes ordinaires, autant au préscolaire qu’au primaire et au secondaire.

Jean-François Duval, président du SELR, explique que de moins en moins d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) sont transférés dans des points de service ou en adaptation scolaire, « ce qui fait en sorte que les classes ordinaires sont loin de l’être. »

« Souvent les services ne suivent pas pour répondre aux besoins de ces élèves. »

« L’intégration massive des élèves EHDAA ayant des plans d’intervention ne cesse de croitre, alors c’est de plus en plus difficile pour les enseignants de donner leurs cours. Les élèves qui n’ont pas de problèmes d’apprentissage en souffrent également », explique M. Duval. Le SELR explique cette intégration massive par : « Très peu de redoublement, baisse marquée de transfert d’élèves vers les points de services, la ségrégation scolaire (privé/projets pédagogiques particuliers pour les plus performants), pression des parents, organisation scolaire, idéologie pédagogiques. »

Mobilisation enseignante

Lors de la mobilisation enseignante, des « portraits de classe » ont été capturés à l’aide de drones afin de représenter les données nouvellement récoltées afin de représenter une classe type au préscolaire, au primaire et au secondaire.

« On portait des ponchos et des pancartes, en rouge (élève en grande difficulté), en jaune (élève en difficulté) et en bleu (élève qui chemine bien), représentant les élèves types qui composent une classe, afin d’aider à bien visualiser sa composition », indique Jean-François Duval.

Le SELR déplore que le gouvernement veuille abolir la pondération a priori des élèves EHDAA, soit la cote reçue par ces élèves et qui représente les besoins de l’enfant. « Par exemple, un élève qui a une cote de 2,5 équivaut à deux élèves et demi dans une classe », précise le président du syndicat.

Au contraire, le SELR demande que tous les élèves reçoivent une cote afin de bâtir des classes plus équilibrées. « C’est certain qu’il y a certaines classes où ça va assez bien, il ne faut pas être alarmiste, mais le problème est que présentement, c’est une loterie. Les enseignants ne savent jamais ce qu’ils vont avoir comme classe d’une année à l’autre », précise M. Duval.

Le SELR demande également qu’il y ait davantage de transferts d’élèves vers des points de service, rappelant qu’un seul transfert a été fait pour l’année scolaire en cours sur le territoire du Centre de services scolaire de la Riveraine. « Sinon, d’amener plus de personnel dans les petites écoles qui ne sont pas capables de fournir les services en ce moment », ajoute M. Duval.

Le président du SELR révèle qu’à la suite d’un sondage mené par la Fédération des syndicats de l’enseignement auprès de 10 000 enseignants dans la province, dont 150 sur le territoire de La Riveraine, 45% des élèves du primaire ne cheminent pas normalement par rapport à leur âge ou à leur niveau scolaire, alors qu’il en est de même pour 40% des élèves au niveau secondaire.