L’église de Sainte-Monique scrutée à la loupe
SAINTE-MONIQUE. Sainte-Monique achètera-t-elle l’église du village? La réponse dépendra des conclusions d’un rapport d’ingénieur portant sur l’état de la structure. Celui-ci devrait être déposé d’ici peu à la municipalité.
C’est que l’avant de l’édifice, construit dans les années 1890, s’est enfoncé au fil des ans, en raison du poids du clocher et du sol glaiseux. Pour tenter de freiner l’affaissement, le clocher a été remplacé à deux reprises par un autre plus léger. Les travaux les plus récents ont eu lieu dans les années 1980. Ils ont été dirigés par un architecte de Drummondville, qui a également élaboré le carnet de santé de l’église en 2007.
Au cours des derniers mois, la municipalité a de nouveau fait appel à lui pour mettre à jour ce carnet. Elle voulait savoir si le monument avait bougé de façon significative depuis ce temps. Selon lui, ce ne serait pas le cas. «Il croit qu’elle est bonne pour un autre 100 ans, indique la directrice générale de la municipalité, Amélie Dugré. Par contre, il y a des traces [de mouvement]. Il nous a conseillé de nous faire confirmer tout ça par un ingénieur en structure. C’est son rapport qu’on attend.»
Revitalisation
La municipalité de Sainte-Monique voit l’église comme la pièce maîtresse potentielle de son projet de revitalisation. Elle est au cœur du noyau villageois, qu’elle souhaite développer. Elle se prêterait bien, par exemple, à l’aménagement d’une salle communautaire.
Mais avant de pousser plus loin sa réflexion sur l’orientation qu’elle pourrait donner au bâtiment, elle doit d’abord s’assurer qu’il sera utilisable à long terme. «On veut savoir ce qu’on achète, résume Mme Dugré. Y a-t-il moyen de contrôler l’enfoncement de l’église? Va-t-on devoir débourser une fortune chaque année dans le bâtiment? On ne s’embarquera pas si c’est un éléphant blanc.»
Sainte-Monique est bien consciente qu’elle devra donner de l’amour à son église, si elle en prend possession. «Dans un monde idéal, il faudrait la pieuter, mais ce n’est pas réaliste. Le roc est à 90 ou 100 pieds de profond. Même une grande ville n’aurait pas les moyens de faire ça. Il faut trouver un plan B. On sait que dans les années 80, il fallait déjà faire quelque chose pour solidifier sa structure, et ça n’a pas été fait par manque d’argent. Nous, on veut savoir si on peut s’en sortir avec un montant raisonnable.»
La Fabrique céderait le bâtiment à la municipalité pour la somme symbolique de 1$. Mais avant de conclure, la municipalité souhaite faire ses devoirs correctement. «C’est certain que pour une municipalité, c’est plus facile d’aller chercher des subventions que pour une fabrique. Mais les programmes d’aide seront-ils encore actifs quand on en aura besoin? Il faut tenir compte de ça dans notre réflexion. Il faut évaluer la probabilité qu’on s’en sorte si ce n’est pas le cas, tout comme on doit savoir combien ça nous coûterait pour démolir, si jamais on l’achète et que ça ne fonctionne pas.»
Évidemment, la population aura son mot à dire dans cette histoire. Dès que le rapport de l’ingénieur sera déposé, elle sera informée du contenu et invitée à se prononcer sur la suite des choses.