L’achat local, une affaire municipale
BÉCANCOUR. La Fédération québécoise des municipalités (FQM) dénonce fermement l’imposition unilatérale de tarifs douaniers de 25 % par le gouvernement américain. Devant cette annonce du gouvernement américain, la Ville de Bécancour n’est pas restée les bras croisés et s’est attelée à la mise en place d’une cellule de crise pour faire face à la situation, jugée périlleuse pour les entreprises et les régions du Québec.
Malgré la suspension de la mesure du gouvernement américain, la Ville de Bécancour estime importante de demeurer proactive et présente afin de soutenir l’ensemble de leurs entreprises et industries.
La Ville de Bécancour souhaite tout d’abord se concerter avec les organismes de développement économique de la région afin de recenser les besoins des entreprises de Bécancour. Lucie Allard, mairesse de Bécancour, assure que les démarches se feront très rapidement, soit dans les prochains jours ou les prochaines semaines.
« À ce moment-là, on pourra porter les besoins qui seront identifiés aux bonnes instances et adopter les bonnes mesures de soutien, parce que, rappelons-le, ce n’est pas la Ville qui pourra vous donner du soutien financier », indique Mme Allard.
La mairesse assure également que les approvisionnements de la Ville se feront de plus en plus localement, ainsi qu’à l’échelle du Québec et du Canada. Elle rappelle toutefois que la Ville était déjà sensible aux valeurs de l’achat local et qu’elle doublera d’ardeur pour éviter les achats non requis du côté des États-Unis.
Prise de parole de la FQM
Dans une lettre adressée à la présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, et à la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, la FQM réclame une intervention rapide pour permettre aux municipalités de participer pleinement à l’effort de solidarité proposé par les premiers ministres du Québec et du Canada, qui appellent à pénaliser les entreprises américaines faisant affaire avec l’État québécois.
« Les tarifs imposés par les États-Unis sont inacceptables et nuisent gravement à nos régions. Le gouvernement du Québec doit permettre aux municipalités d’évincer les biens et services d’origine américaine de leurs appels d’offres », a déclaré Jacques Demers, président de la FQM.
La FQM propose deux avenues au gouvernement, soit de prévoir une majoration de l’appréciation du prix pour les biens et services d’origine américaine dans le cadre d’un tel appel d’offres, ainsi que de permettre aux municipalités de déterminer un pointage excédant le seuil actuel de pondération maximal de 10 % de l’ensemble des critères prévus dans un appel d’offres en lien avec des biens et des services provenant des États-Unis.
« Nous invitons le gouvernement à agir promptement pour permettre aux municipalités de joindre pleinement le mouvement de solidarité pour défendre le Québec », a ajouté M. Demers.