La SPIPB se prépare pour les investisseurs de la filière batterie
BÉCANCOUR. Les affaires bougent à la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB). À la fin du mois de février, la société d’État a entrepris une coupe d’arbres sur quelques parcelles de terrain lui appartenant afin d’amorcer certains travaux préliminaires et d’investigation requis dans le cadre du développement des infrastructures de la SPIPB au sud de l’Autoroute 30.
Les coupes d’arbres, dans les portions identifiées non humides, devraient s’échelonner sur environ deux mois sur des terrains de la SPIPB situées au sud de l’A30, à l’est du boulevard du Parc Industriel et à l’ouest du chemin Louis-Riel.
Ces travaux préparatoires visent à ce que le parc soit prêt à accueillir prochainement les premiers investisseurs de la filière batterie du gouvernement du Québec.
« Le plus bel exemple est Nemaska Lithium qui devait être à Shawinigan et qui a transféré à Bécancour, rappelle M. Richard. Le gouvernement veut développer un endroit centre où il y aura plusieurs entreprises dans le même domaine », mentionne Maurice Richard, PDG de la SPIPB.
La semaine dernière, le géant mondial allemand BASF a d’ailleurs annoncé sa venue dans le parc industriel à Bécancour afin d’y installer une usine de cathodes et de recyclage de batterie. « BASF était l’entreprise stratégique pour tout ce qui s’en vient par la suite », se réjouit Donald Martel, député de Nicolet-Bécancour et adjoint parlementaire pour le volet zones d’innovation. Lundi, c’était au tour de GM et POSCO Chemical imitaient BASF pour la construction d’une usine de production de matériaux actifs de cathode (CAM).
Le 4 mars dernier, la vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, a visité le parc industriel de Bécancour pour la première fois. « J’avais hâte de venir! C’est grandiose ce qui est en train de se produire ici et tout ce qui va s’y développer va cristalliser l’unicité de ce parc dans le Québec et dans tout le Canada, et possiblement à travers le monde. On va être dans les exemples à suivre, ou du moins dans les endroits qui vont être regardés par d’autres », a-t-elle mentionné durant sa visite.
En parallèle, la SPIPB a entrepris des démarches pour modifier le zonage de certaines parcelles du terrain 25, soit le terrain à l’est du boulevard du Parc Industriel touché par la coupe d’arbres. La majorité de ce terrain, qui est d’une superficie de 168 hectares, est située dans l’affectation « Industrie lourde », mais 20 hectares sont en « zone agricole » et dans l’affectation « Agricole » au schéma de la MRC.
Considérant qu’on y vise l’implantation et la construction d’une usine dans la partie agricole et que cette opération n’est pas conforme au schéma d’aménagement de la MRC, tout comme l’implantation de services municipaux, dont l’aqueduc et l’égout, dans la partie agricole, la MRC fera parvenir une résolution au ministre à cet effet.
Projet PIVO
Les villes de Bécancour et de Trois-Rivières s’associent pour créer un projet de zone d’innovation tourné vers l’avenir décarboné: PIVO (Partenariats d’innovations vertes et orientées).
En réunissant le secteur privé et le secteur du savoir, PIVO veut faire de la région un pôle attractif pour la main d’œuvre de tous horizons, un milieu de vie rassembleur et inclusif, pour favoriser les échanges interculturels, les collaborations et surtout, l’innovation.
« Nous cherchions un nom qui évoquerait la vision d’un corridor vert alliant hydrogène, batteries et énergies renouvelables pour décarboner le Québec et appuyer son électrification. PIVO est l’expression de ce moment charnière qu’on se doit de saisir comme région pour réaliser le tour de force d’une croissance économique durable et verte. C’est ici que prend racine la décarbonation! », explique Svetlana Solomykina, directrice générale du projet de zone PIVO.
« Les zones d’innovation, ce sont trois choses: le savoir (l’université et les collèges), les décideurs (les élus à tous les niveaux) et les investisseurs. Les trois se rallient pour développer le futur », estime Maurice Richard.
« On est à l’étape finale d’être accepté comme zone d’innovation. Les deux premières zones d’innovation au Québec ont été annoncées il y a quelques semaines à peine, et j’estime qu’on devrait être dans la prochaine vague », croit M. Richard.
Depuis deux ans, Bécancour se prépare pour accueillir sa zone d’innovation qui devait jumeler le parc industriel et le parc Laprade. Alors que Trois-Rivières et Shawinigan faisaient le même exercice, le ministère de l’Économie et de l’Innovation a mentionné vouloir former une zone élargie qui réunirait les trois villes.