La saison de la motoneige amputée par les contraintes sanitaires et le temps doux
RÉGIONAL. Les temps sont durs pour plusieurs secteurs liés à l’industrie touristique. Si les fabricants de motoneiges se frottent les mains tant les ventes sont bonnes, les adeptes, eux, ont hâte d’utiliser leur bolide à plein régime!
Les faibles précipitations, le temps doux et, bien sûr, les mesures sanitaires imposées en zone rouge jouent les rabat-joie. Les 1250 km de pistes de motoneige balisées dans le Centre-du-Québec pourraient être en panne d’amateurs.
L’incertitude plane sur la saison de motoneige qui s’ouvre dans la région. Quels commerces sont et seront encore ouverts? Qu’en est-il des refuges, relais, motels, auberges et hôtels? «C’est l’insécurité créée qui est la pire. Et ça change d’une semaine à l’autre», affirme Yves Zahra, directeur général de Tourisme Centre-du-Québec, qui aimerait avoir à sa disposition une boule de cristal. Pour «le secteur de la restauration, c’est dramatique. Ils sont limités au prêt-pour-emporter. Certains ne sont pas capables d’opérer parce qu’ils n’ont pas assez de volume. Avec les pertes de profits qui s’accumulent depuis neuf mois, ce secteur est très durement touché», explique-t-il. D’autant que les restaurants ne peuvent pour l’heure compter que sur une clientèle locale.
On sent l’inquiétude dans la voix de M. Zahra. Quand on lui demande de nous parler de la saison hivernale, il ne sait quoi répondre. « Que va-t-il arriver à notre système de santé, y aura-t-il d’autres annonces sanitaires? On invite les gens à profiter de toutes les activités de plein air qui peuvent se faire en distanciation et faire en sorte qu’on puisse avancer».
Cela aura au moins pour effet d’encourager les entreprises locales. Et c’est capital. «Il ne faut pas perdre nos entreprises, parce qu’un jour, on ne sait pas quand, ça reviendra plus à la normale». Il faut absolument préserver l’ossature économique de la région.
«C’est là-dessus qu’on est. Et faire pression sur les différents ministères pour qu’il y ait de l’aide pour les entrepreneurs qui sont durement touchés et qui considèrent, pour une très grande partie, que l’aide actuelle n’est pas suffisante».
Pour la motoneige, ce n’est pas gagné non plus. Faut-il encore que les adeptes puissent pratiquer leur sport en toute sécurité. «S’il fait très froid, il faut que tu puisses t’arrêter. Il y a des endroits où c’est interdit, dans d’autres, on ne sait pas s’ils seront ouverts. La clientèle qui utilise les sentiers de motoneige et quad doit le vérifier avant de partir».
Yves Zahra a en mémoire les entrevues qu’il accordait au printemps dernier, alors qu’on le questionnait à propos de l’ouverture des cabanes à sucre. Jour de la marmotte…