La RIGIDBNY ne veut pas de bacs bruns

CENTRE-DU-QUÉBEC.  La Régie intermunicipale de gestion intégrée des déchets Bécancour Nicolet – Yamaska (RIGIDBNY) ne souhaite pas l’implantation du bac brun sur son territoire, mais souhaite plutôt l’utilisation de sacs de couleur (mauves dans ce cas-ci) qui faciliterait le tri en usine des déchets organiques. Une décision finale devrait être prise au courant de l’été.

La RIGIDBNY a entrepris il y a plusieurs années déjà une réflexion sur la gestion des matières organiques, et c’est la voie qu’elle souhaite emprunter d’ici 2025.

Le citoyen recevrait des sacs de couleur et un contenant de cuisine afin d’accumuler sa matière organique, pour ensuite déposer ce sac dans son bac de déchets. La séparation de la matière organique est ensuite effectuée par la robotique dans un centre spécialisé à cet effet. La méthode serait utilisée sur l’ensemble du territoire et ne susciterait pas de troisième collecte.

“Ce qu’on veut avoir, c’est un système simple d’application pour les citoyens. Pour nous, l’autre volet qui était ultra important, c’était de ne pas émettre de GES supplémentaires en ajoutant des camions sur les routes, explique Mario Lacroix, directeur général de la RIGIDBNY. On croit également que l’acceptation sociale sera beaucoup plus facile avec cette façon de faire”.

Une fois le tri opéré, les déchets seront envoyés, comme auparavant, vers un site d’enfouissement. “Il va y en avoir moins, bien entendu”, précise M. Lacroix. La RIGIDBNY estime des déplacements équivalents à la méthode actuelle, malgré des trajets différents. “Les camions à ordure qui passent devant les maisons et qui se dirigent vers un site d’enfouissement transportent généralement de trois à huit tonnes de déchets. Avec l’usine de tri, on va accumuler les déchets, donc les camions pourront repartir avec 25 à 30 tonnes de déchets. Il y a donc un potentiel d’économie de GES avec les déchets”, estime le directeur.

Appel d’offres à venir

La RIGIDBNY est sur le point de lancer un appel d’offres qualitatif afin de vérifier quels seraient les joueurs souhaitant potentiellement travailler au dossier, car un tel centre de tri robotisé n’existe pas sur le territoire. “On sait qu’il y a des joueurs qui sont intéressés à travailler avec nous, mais il n’y a personne qui ne nous l’a confirmé encore”, précise Mario Lacroix. 

Une fois qu’une décision sera finalement prise sur l’avenue de la gestion des matières organiques, il faudra déterminer ce qu’il adviendra de cette matière. Deux possibilités pourraient s’offrir, soit la biométhanisation et le compostage; cela dépendra des partenaires qui se seront manifestés pour le projet.

“Le tri et la transformation de la matière organique ne se feraient pas nécessairement au même endroit, mais ce n’est pas impossible non plus. Je me plais à dire que c’est la partie créative du projet!”, lance M. Lacroix.

La RIGIDBNY a déjà en tête un positionnement idéal pour l’implantation de son usine de tri. “De la hauteur du pont Laviolette, sur une bande de 15 km sur la 55, c’est l’emplacement idéal. On pourrait aussi aller dans le parc industriel de Bécancour, c’est une autre option sur la table en ce moment, mais l’axe de la 55 est plus intéressant pour minimiser les GES”, explique le directeur.

Si le plan A de la RIGIDNBY que d’implanter le sac mauve échoue, elle aura jusqu’au 31 décembre 2023 pour profiter de la subvention de Recyc-Québec pour se procurer des bacs bruns. Mario Lacroix avoue cependant qu’il s’agit du pire scénario que d’implanter une troisième collecte.

Qu’adviendra-t-il des sacs mauves?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les sacs mauves ne sont pas compostables. S’ils l’étaient, ils ne seraient pas assez solides pour effectuer leur travail dans le cas du tri robotisé. Mario Lacroix explique également qu’ils se compostent plus lentement que la matière organique.

Bien que l’on souhaite récupérer les sacs afin de les recycler, il n’existe pas encore d’installation pour les transformer, ni d’utilité. “La Ville de Québec est en train de faire des tests de son côté pour trouver une application pour réutiliser les sacs et refaire des produits en plastique avec ces sacs, et on veut faire exactement la même chose”, assure M. Lacroix.

“On ne peut pas promettre qu’il n’y aura pas de consommation de produits pétroliers pour faire les sacs, car je ne suis pas certain que des sacs en fibres recyclées pourraient répondre aux exigences pour ce travail. Il n’y a rien de parfait, mais la création de déchets dans ce cas demeure minime”, conclut-il.