La MRC de Nicolet-Yamaska dans l’œil de la tempête
NICOLET. «C’était difficile de penser à mettre en place de nouvelles mesures au début de la pandémie, tant on réagissait à l’urgence», se rappelle Caroline Vachon, directrice générale adjointe de la MRC de Nicolet-Yamaska.
«Les premières demandes qu’on recevait venaient d’entreprises qui cherchaient à savoir si elles étaient considérées comme un service essentiel. Les entreprises voyaient une multitude d’annonces, de programmes et de mesures, mais ne savaient pas à qui s’adresser. Ce n’était pas simple». Plusieurs clients ne savaient pas où donner de la tête face aux formulaires qu’ils devaient remplir.
«Plusieurs étaient comme en état de choc. La présence et l’écoute ont été très exigeantes, on savait qu’on faisait une différence. L’équipe était entièrement occupée à gérer ce genre de demandes-là.»
Des tables de concertation locales et régionales ont ensuite été mises sur pied.
«Des cellules de crise économique. Tous les partenaires étaient autour de la même table et on se partageait les informations. Développement économique Canada, Emploi Québec, Investissement Québec, Chambres de commerce, la SADC…» faisaient une mise à jour hebdomadaire des programmes mis en place. «On l’a fait au niveau communautaire et économique». C’est là qu’intervenait aussi le directeur général de la MRC, Michel Côté.
Les entreprises manufacturières ont là aussi, comme dans plusieurs régions du Québec, mieux traversé les premiers moments de la crise. L’aide de la MRC s’est concentrée sur les ressources humaines et la santé-sécurité. «On s’est monté des répertoires de fournisseurs de produits en santé-sécurité. Elles étaient moins touchées que le secteur de la restauration, du tourisme, des bars et salles de spectacles, par exemple».
Pour le commerce de détail, la MRC a ajouté une ressource spécialisée «pour accompagner, rencontrer des commerçants, établir des diagnostics d’entreprise et monter un mini plan d’action pour survivre à la COVID», explique Caroline Vachon.
Près de 140 industries manufacturières œuvrant en transformation, distribution et transport ont été touchées. «Nos petits commerçants de moins de cinq employés et les travailleurs autonomes ne figurent pas dans nos répertoires. Le nombre de commerces de détail, de services qui sont arrivés est vraiment considérable.»
À la dernière rencontre du conseil des maires le 16 décembre dernier, Caroline Vachon a fait le bilan des aides accordées. La MRC disposait d’une enveloppe de 1,026 M$ grâce à une contribution du Programme d’aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises PAUPME et du volet d’Aide d’urgence en région en alerte maximale (AERAM). «Nous avons accordé à ce jour du financement à 22 entreprises pour un total de 896 000$, soit 87% de notre enveloppe. C’est de ça que les gens avaient besoin. Essentiellement d’un fonds de roulement».
Pour les restaurants, bars et gyms, «le programme AERAM est devenu le plus avantageux», dit-elle. La MRC a traité au-dessus de 60 demandes. Et bonne nouvelle, la MRC nous a confirmé le 17 décembre dernier que le programme PAUPME a été bonifié de 225 000$.
L’annonce de la création par Québec du réseau Accès entreprise est tombée à point nommé pour la MRC de Nicolet-Yamaska et les CLD. « D’avoir deux personnes à temps plein pour répondre aux demandes n’est certainement pas de trop», affirme Mme Vachon. «On ne peut pas juste accorder des prêts, il faut les suivre, ces entreprises. On a besoin de gens pour l’accompagnement, pour s’assurer qu’elles vont être prêtes pour la relance. Ça prend des bras, ça, on le sait. On va avoir les moyens de nos ambitions. C’est facile de faire un chèque. Mais le suivi est hyper important», d’autant qu’on dépense des fonds publics.
«Nos bars, restaurants vont rouvrir. Mais dans quel état seront alors le marché et nos entrepreneurs? Les consommateurs seront-ils au rendez-vous? Ça prend des gens pour aider nos entreprises à passer au travers, des fois pour les aider à changer leur modèle d’affaires. Ça fait partie de nos nouveaux rôles», constate Caroline Vachon.