La coopérative de Saint-Sylvère en mode survie

SAINT-SYLVÈRE. La Coopérative de solidarité de Saint-Sylvère est «en mode survie», comme on peut le lire sur leurs réseaux. Afin d’assurer sa pérennité, la Coopérative doit atteindre des ventes de 28 000 $ chaque semaine. D’importants investissements seront également nécessaires, notamment dans ses systèmes de réfrigération.

En octobre dernier, la Coopérative de solidarité de Saint-Sylvère a dû se rendre à l’évidence: les ventes, qui avaient augmenté lors du premier confinement, ont diminué considérablement par la suite. Une lettre a à ce moment été envoyée aux citoyens afin de leur rappeler l’importance de faire leurs emplettes dans leur région, plus précisément à Saint-Sylvère, s’ils souhaitent que la Coopérative garde ses portes ouvertes.

«Les ventes avaient vraiment augmenté dans le temps de la COVID. Après, on a constaté que les citoyens avaient repris leur habitude de retourner en ville dans les grandes chaines», révèle Sandra Deshaies, présidente de la Coopérative de solidarité.

Grâce au visuel affiché dans la Coop, Mme Deshaies souhaite représenter, grâce à des blocs de chiffres d’affaires, où elle se situe par rapport à ses objectifs. Chaque semaine, la flèche est repositionnée selon les ventes. Mme Deshaies a rapidement constaté un effet positif sur les ventes, et également sur l’intérêt des gens qui s’informent régulièrement des résultats.

Besoin de financement

Un investissement d’environ 250 000 $ sera nécessaire afin de remplacer les réfrigérateurs et les congélateurs de la Coopérative de solidarité de Saint-Sylvère. «Les produits ne se conservent pas longtemps. On a beaucoup de pertes, les températures varient beaucoup dans nos réfrigérateurs et certains produits peuvent geler», mentionne Sylvie Tanguay, coordonnatrice de la Coopérative.

Pour ce faire, la Coopérative a fait deux demandes de financement, dont une au Fonds des infrastructures alimentaires locales. Aucune réponse n’a été reçue pour le moment. Mme Deshaies espérait une réponse avant les fêtes, mais elle devra probablement attendre jusqu’en janvier.

Le système de chauffage pourra également bénéficier du financement. «On n’a pas de chauffage dans l’épicerie. L’hiver, les filles gèlent! On leur prête des gants et on leur a même commandé des vestes et des chandails pour contrer temporairement le problème», ajoute la coordonnatrice.

Ces modifications sont conditionnelles aux réponses positives des demandes de financement. Sandra Deshaies mentionne que la Coopérative ne peut se permettre d’avoir un ratio d’endettement plus élevé que son financement d’acquisition.

«On essaie d’aller chercher toutes les subventions auxquelles nous sommes admissibles». Les objectifs de ventes hebdomadaires seront, de plus, bénéfiques aux demandes de financement. «C’est certain que si on s’en allait vers la fermeture, on ne se classerait pas pour avoir ces subventions. Il faut du moins démontrer qu’on couvre nos frais. Il faut avoir des états financiers positifs», précise Mme Deshaies.

Rappelons que ce projet de rachat avait été appuyé par la municipalité de Saint-Sylvère et financé en bonne partie par Investissement Québec et le Réseau d’investissement social du Québec. Le projet a été mis sur pied pour maintenir le service d’épicerie et de quincaillerie au village, pour répondre aux besoins de la population, pour mettre en valeur la consommation locale et durable, et pour créer autour de ces services un lieu rassembleur et convivial.

La création de la Coopérative de solidarité de Saint-Sylvère a d’ailleurs été rendue possible grâce à la mobilisation citoyenne qui avait permis de recueillir 60 000 $ en parts sociales pour le rachat du commerce en 2019.