La clientèle locale a sauvé la saison touristique 2020
RÉGIONAL. La pandémie a durement touché le milieu touristique ces derniers mois. Heureusement, la population locale a répondu présente, ce qui a permis de sauver les meubles.
Les porte-paroles de Tourisme Bécancour et de Tourisme Nicolet-Yamaska mentionnent en effet que ce sont majoritairement des visiteurs du Centre-du-Québec et des régions limitrophes (Mauricie du côté de Bécancour et Montérégie du côté de Nicolet-Yamaska) qui ont fréquenté les attraits disponibles cet été. «Les gens étaient au rendez-vous. Ils ont encouragé l’achat local, y compris nos restaurateurs», affirme Marie-Michelle Barette, de Tourisme Bécancour.
En temps normal, les deux bureaux d’information touristique du territoire sont ouverts douze mois par année. Or, ils ont dû fermer leurs portes pendant trois mois le printemps dernier et encore cet automne, lors du passage de la région en zone rouge. Cela s’est répercuté dans les statistiques de fréquentation. L’achalandage du bureau de Bécancour a connu une baisse de 50% par rapport à 2019, tandis que celui de Nicolet a chuté de 41%.
Malgré tout, l’été a été occupé pour les préposées, souligne Marie-Michelle Barette: «L’achalandage a été concentré en l’espace de trois mois. Elles ont reçu la moitié de la clientèle qu’on reçoit habituellement en une année à ce moment-là. Ç’a été quand même très intense.»
L’offre touristique sur le territoire a dû être revue en raison de la pandémie. Les mesures sanitaires imposées ont notamment forcé la fermeture de certains attraits de manière temporaire partout dans la région, comme les musées et les centres d’interprétation. À Bécancour, le service de navette fluviale entre Trois-Rivières et Sainte-Angèle-de-Laval, de même que celui du trolley touristique, ont été annulés pour des raisons de sécurité. Le bureau d’information satellite implanté depuis quelques années au Quai de Sainte-Angèle n’a pas ouvert ses portes non plus.
Du côté de Nicolet-Yamaska, l’événement Les Belles d’autrefois de Nicolet, le théâtre d’été à Baie-du-Febvre, le Pow Wow d’Odanak ou encore le Challenge 255 ont tous dû mettre une croix sur leur édition 2020. Ce ne sont ici que quelques exemples des nombreux attraits qui ont écopé… et qui ignorent encore ce qu’il adviendra de la prochaine saison. «On est dans l’attente [pour la suite des choses]», laisse tomber Frédéricke Gervais, de Tourisme Nicolet-Yamaska.
Les points forts
D’autres secteurs ont tout de même pu tirer leur épingle du jeu. C’est le cas des activités de plein air. Dans Nicolet-Yamaska, la passerelle de Nicolet a été en forte demande: «Environ 40% des visiteurs de passage au Bureau d’information touristique venaient pour ça», indique Mme Gervais.
Le cyclotourisme a aussi été très populaire sur les deux territoires, tout comme les sentiers pédestres. D’ailleurs, cet engouement renouvelé pour le plein air a permis au Parc de la rivière Gentilly de «fonctionner à pleine capacité toute la saison», révèle Marie-Michelle Barette, soulignant aussi la popularité du parc écologique Godefroy.
La créativité et la résilience dont ont fait preuve plusieurs leaders touristiques de la région en ces temps de vaches maigres méritent également d’être mises en lumière. Par exemple, Quai en fête a proposé une programmation alternative, en se promenant de secteur en secteur avec des spectacles respectant les mesures sanitaires. Le Moulin Michel a quant à lui remâché adroitement sa programmation estivale, tandis que l’Hôtel Montfort a offert des boîtes à pique-nique à déguster dans ses jardins en compagnie d’un chansonnier. Plusieurs restaurateurs ont en outre adopté les commandes pour emporter. C’est ce genre d’initiatives – car il y en a plein d’autres – qui ont fait en sorte que la région a somme toute connu une belle saison estivale, estiment les deux porte-paroles du tourisme dans la région.
Et l’hiver?
La donne a de nouveau changé lors du passage de la région en zone rouge cet automne. Et comme on y est encore, les intervenants touristiques s’attendent à vivre un hiver hors de l’ordinaire, tout comme l’a été la saison précédente.
Devant l’incertitude qui plane quant à la durée de la pandémie et des mesures qui l’accompagnent, Tourisme Nicolet-Yamaska n’envisage pas mener d’offensive majeure pour attirer les touristes sur son territoire cet hiver. Elle se concentrera plutôt sur sa réorganisation, alors que la MRC de Nicolet-Yamaska vient de prendre compétence du tourisme sur son territoire. «On va revoir nos stratégies et réfléchir au développement futur. On souhaite grossir notre offre touristique et la doter de nouveautés, notamment en ce qui a trait au plein air», indique Frédéricke Gervais, citant en exemple l’écotourisme, le cyclotourisme et l’agrotourisme.
De son côté, Tourisme Bécancour entend miser sur une programmation d’activités extérieures diversifiées en collaboration avec ses principaux attraits pour attirer les visiteurs et animer la Ville de Bécancour en cette saison froide, et particulièrement durant le temps des Fêtes. Elle en a d’ailleurs révélé la teneur vendredi dernier lors d’une conférence de presse. Entre autres, le Moulin Michel propose de visiter ses sentiers pédestres et de raquettes tout en faisant une halte à son «Quartier général des fêtes» (terrasse). Quai en fête présentera un spectacle de chansons traditionnelles diffusé sur les réseaux sociaux le 31 décembre et le 1er janvier. Le Centre de la biodiversité fera la promotion de ses sentiers en organisant un rallye en forêt, en plus de présenter un «jeu d’évasion» en ligne. De son côté, le Parc de la rivière Gentilly invite les citoyens à profiter de ses sentiers de Fatbkike, raquette et ski hok.
En parallèle, les intervenants touristiques préparent la prochaine saison estivale. Ils miseront de nouveau sur le tourisme local parce que «vraiment, les gens d’ici ont été au rendez-vous.»