Il ne faut pas oublier Sainte-Angèle
BÉCANCOUR. Deux mois se seront écoulés depuis le début des travaux de démolition et de reconstruction du pont au-dessus de la rivière Godefroy. Verdict: alors que certaines entreprises de Sainte-Angèle-de-Laval tirent leur épingle du jeu, d’autres ne cachent pas qu’elles craignent le pire pour les prochains mois, cocktail explosif avec les mesures sanitaires imposées par le gouvernement.
Les travaux sur le pont qui surmonte la rivière Godefroy ont débuté à la fin du mois d’août dernier et devraient se poursuivre pendant un an, soit jusqu’en août 2021. Durant cette période, un détour d’une dizaine de kilomètres est prévu à l’itinéraire par l’intersection de l’autoroute 30 et l’avenue des Jasmins afin de se rendre dans le secteur de Sainte-Angèle-de-Laval.
Ce détour, pour lequel l’intersection a subi une métamorphose, est par ailleurs profitable pour le Centre de la biodiversité du Québec, situé sur l’avenue des Jasmins. «Nous avons remarqué effectivement une hausse d’achalandage reliée à ce détour (en septembre). Plusieurs personnes découvrent notre entreprise grâce à cette nouvelle visibilité, alors nous constatons une hausse dans la clientèle individuelle, ce qui est le bienvenue, vu la situation délicate que la pandémie a représentée lors de notre période estivale», confirmait Coralie Lacoursière, responsable des relations publiques, avant le passage du Centre-du-Québec en zone rouge, à l’aube de l’action de Grâces.
«Habituellement, la clientèle scolaire représente presque la moitié de notre achalandage annuel, alors que cette année la quasi-totalité des groupes que nous attendions a dû annuler sa visite. Nous pouvons donc dire que cette compensation ne pouvait pas mieux tomber pour nous!», poursuivait Mme Lacoursière.
Malheureusement, le centre a dû annoncer une fermeture temporaire aux visiteurs (jusqu’au 28 octobre inclusivement, au moment d’écrire ces lignes) en raison de la zone rouge.
À la Distillerie du Quai, située sur le boulevard Bécancour, il en va autrement. Jean François Rheault, propriétaire, avoue déjà voir une différence d’achalandage. «Il y avait beaucoup de passants auparavant, des gens qui faisaient la 132, qui nous voyaient par hasard et qui arrêtaient nous voir. Nous craignons bien sûr que les travaux ne s’étirent jusqu’à l’automne prochain ce qui, pour nous, aurait un impact très négatif sur les ventes. Les gens qui passent et qui nous découvrent repartent et parlent de nous, nous font connaître. Le bouche à oreille n’est jamais à négliger, surtout pour une entreprise comme nous, jeune et qui tente de se faire connaître», raconte M. Rheault.
Bécancour n’a pas les bras croisés
La Ville de Bécancour ainsi que Tourisme Bécancour ne gardent pas les bras croisés face à la situation. Plusieurs moyens ont en effet été pris afin de favoriser une bonne économie à Sainte-Angèle-de-Laval.
La Ville de Bécancour a notamment été en étroit contact avec le ministère des Transports pendant toute la planification des travaux. «Le ministère a toujours été très collaboratif et voulait aussi se montrer facilitateur, car il est très conscient que c’était majeur comme travaux et que la durée était très longue. De concert avec eux, on a fait ajouter de la signalisation supplémentaire à ce qui était initialement prévu pour donner de l’affichage à nos attraits touristiques ainsi qu’à la zone commerciale du secteur de Sainte-Angèle», mentionne Marie-Michelle Barette, directrice des communications et tourisme à la Ville de Bécancour.
Miser sur l’achat local est également le mot d’ordre que s’est donné la Ville. Une campagne sur les médias sociaux est prévue, via la page Facebook de Tourisme Bécancour, afin d’inciter les gens à faire affaires avec les entreprises et les attraits touristiques de Sainte-Angèle-de-Laval.
«On s’est engagé à faire quelques publications durant les prochains mois pour faire un rappel que les commerces sont encore ouverts et pour encourager à aller consommer du côté de Ste-Angèle, et qu’un détour de 5 minutes, ça ne change pas le monde!», lance Mme Barette.
Bécancour a également instauré un Passeport citoyen, avec la collaboration des attraits membres de Tourisme Bécancour, afin d’offrir des rabais ou des bonifications aux utilisateurs du passeport.
«On le sait que la saison touristique 2020 a été affectée par la pandémie, et on sait que 2021 risque de l’être encore. Est-ce que ce sera à cause de la pandémie ou de la reconstruction du pont, ou les deux? D’où l’importance de l’outil. Selon les résultats, l’outil sera reporté en 2021», conclut la directrice.