Grève du front commun : « J’espère sincèrement que c’est le dernier coup de semonce qu’on sera obligé de faire »
RÉGIONAL. Mardi, mercredi et jeudi, le personnel syndiqué des établissements scolaires du Québec, y compris celui du Centre de services scolaire de la Riveraine, aura recours à la grève, entraînant la suspension des cours et des services de garde durant cette période.
Il y aura aussi des perturbations dans d’autres sphères des secteurs public et parapublic en raison des négociations « extrêmement pénibles » entre le Front commun syndical et le gouvernement, tel que décrié par la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard, la semaine dernière, alors qu’elle était de passage à Bécancour. « Les négociations avec le gouvernement n’avancent pas bien. J’aimerais tellement vous dire que ça évolue dans le bon sens! C’est encore mon souhait, mais la vérité, c’est que ça ne bouge pas beaucoup », avait-elle déclaré.
Au total, 420 000 travailleurs seront en grève partout à travers le Québec au cours des trois prochains jours. « J’espère sincèrement que c’est le dernier coup de semonce qu’on sera obligé de faire », a commenté Mme Picard tout en faisant un bref compte-rendu de la situation : « L’offre (du gouvernement) demeure à 10,3% pour les cinq prochaines années. On a toujours un recul majeur en ce qui a trait au régime de retraite. La pression monte ».
Selon elle, si le gouvernement ne bouge pas de manière significative, une autre offensive deviendra inévitable: « Malheureusement, on n’aura d’autre choix que d’aller vers une grève générale illimitée. Et je vous le dis, personne n’a envie de ça. »
Elle rappelle que la lutte menée actuellement par les travailleurs représentés par le Front commun est faite pour toutes les personnes du Québec. « On a tous besoin d’avoir des services publics de qualité. »
Les travailleurs considèrent qu’il y a du rattrapage à faire tant au niveau des conditions d’exercice d’emploi qu’au niveau des salaires, qui doivent minimalement suivre le taux d’inflation.
Les négociations se sont amorcées il y a environ un an et selon le Front commun, aucune offre digne de ce nom n’a encore été déposée par le gouvernement. Les travailleurs ont montré leur déception à plusieurs reprises, d’abord par une marche à Montréal le 23 septembre dernier, puis par un vote de grève accepté à plus de 95%. « On pensait que ce serait des messages assez forts (…), mais le gouvernement n’a pas bronché. Ensuite, on a eu une première journée de grève. Là, on est rendu à trois. Chose certaine, la colère devrait être envers le gouvernement et non envers les travailleurs (…). Pendant la pandémie, ils ont tenu le Québec à bout de bras. Et là, aujourd’hui, nos anges gardiens ont disparu. On leur dit qu’ils sont un fardeau que les Québécois ne sont pas capables de se payer. »