Fortierville: l’urgence de nuit va fermer

FORTIERVILLE. À compter du 28 février, il n’y aura plus de service d’urgence de nuit à Fortierville. L’urgence sera ouverte uniquement de 8h à minuit, et ce, à tous les jours.

Le projet pilote de soins infirmiers de nuit et de télésanté en cours depuis le 2 septembre dernier au CLSC de Fortierville n’a pas réussi à faire ses preuves. C’est ce qu’a fait savoir le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) par voie de communiqué de presse, cet après-midi.

La décision de fermer l’urgence de nuit fait suite à l’analyse et aux recommandations d’un comité consultatif composé de médecins, de gestionnaires, du personnel infirmier de Fortierville et de citoyens de la municipalité.

Plusieurs critères et indicateurs ont été analysés, dont la faible utilisation des services infirmiers courants de nuit, les raisons de consultation, l’absence d’utilisation de la télésanté, la prestation de soins sécuritaire et de qualité de même que les enjeux de main-d’œuvre, a révélé le CIUSSS.

En revanche, le comité consultatif propose de poursuivre, même bonifier l’accessibilité actuelle aux soins et services offerts en ce moment à Fortierville étant donné que l’utilisation des soins infirmiers courants de jour et des plages de rendez-vous au GMF est en augmentation marquée depuis la mise en place de la nouvelle offre de services.

Déception mais…

La mairesse de la municipalité, Julie Pressé, s’est dite «déçue» de la fermeture du service d’urgence de nuit, alors qu’elle s’était battue très fort, avec d’autres élus notamment, pour le conserver. Toutefois, elle comprend la recommandation du comité consultatif et y adhère.

«Les gens ne consultaient pas la nuit, confirme-t-elle. Les infirmières trouvaient ça très difficile et commençaient à penser à s’en aller ailleurs.»

En contexte de pénurie de main-d’œuvre, Fortierville ne peut pas se permettre de les perdre, fait-elle comprendre: «D’un autre côté, on a le service d’urgence de jour et de soir qui s’est effectivement grandement amélioré. Les consultations ont augmenté, le temps de radiographie s’est amélioré, les soins sont rapides et de bonne qualité… On a besoin de personnel, alors elles [les infirmières de nuit] s’ajouteront au service de jour et de soir.»

Malgré le verdict qui vient de tomber, Mme Pressé n’a pas du tout l’impression de s’être battue pour rien. «On a essayé quelque chose et juste ça, c’est un gain, souligne-t-elle avec fierté. La télésanté n’a pas fonctionné comme on l’aurait souhaité, mais au moins, on l’a essayée. Si on ne s’était pas battu, ça aurait fermé, point final. Là, au moins, avant de dire « On ferme », on a tenté de trouver des solutions. Pour moi, c’est une grande victoire en soi.»

Elle salue également la bonne communication qui s’est établie entre le CIUSSS et les élus au fil des derniers mois. «On a créé un bel esprit d’équipe. On a été capable de discuter et de travailler en collaboration même si on n’était pas d’accord.»