Fermeture imminente de deux entreprises à Gentilly
BÉCANCOUR. Deux entreprises voisines du secteur Gentilly, à Bécancour, ont annoncé leur fermeture d’ici la fin de février. Le salon de coiffure et d’esthétique Pikasso cessera ses activités le 25 février, alors que la boutique de vêtements pour femme Mod’En Tête fera de même une fois son inventaire écoulé…si aucune relève de se manifeste.
La copropriétaire de Mod’En Tête, Maryse Cyrenne, espère encore pouvoir passer le flambeau. « La MRC et la SADC sont au courant », indique-t-elle, croyant qu’il est peut-être possible de trouver une relève parmi leurs contacts. « On a aussi eu deux rencontres jusqu’à présent », ajoute-t-elle, en gardant toutefois les pieds bien sur terre. « Ils sont venus voir et vont y penser. Je ne peux donc pas prétendre que ce sont des acheteurs potentiels. »
La décision de tirer un trait sur la boutique a été bien soupesée, raconte Mme Cyrenne. Elle estime que la pandémie n’a pas nécessairement accéléré la décision. « On est dans notre 37e année. Mon employée prenait sa retraite et je ne voulais pas rester toute seule [sur le plancher]. Ce n’est pas facile de trouver de bons employés. Elle en valait deux ! », exprime-t-elle. « Je n’avais pas non plus envie de me lancer dans la vente en ligne. C’est quelque chose que la relève, s’il y en a une, pourra faire. »
Maryse Cyrenne explique aussi qu’elle avait un réel besoin de libérer sa tête. « Quand on a une entreprise, on pense constamment au travail, peu importe ce qu’on est en train de faire. C’est une passion, mais après 37 ans, il faut que je passe. »
La boutique a ouvert ses portes en 1986 au centre d’achat situé à l’entrée du village. Au départ, il s’agissait d’une lingerie. « On vendait des sous-vêtements, de la lingerie fine, des maillots de bain, des robes de chambre et des accessoires. Graduellement, on a ajouté des vêtements. » C’est au début des années 1990 que l’entreprise a emménagé à l’endroit actuel (2055 boulevard Bécancour).
« J’ai des clientes fidèles depuis des années. Certaines venaient ici et s’habillaient au complet pour une saison. Je connaissais bien leurs goûts et leur garde-robe… parfois même plus qu’elles ! », rigole-t-elle, se réjouissant d’avoir pu servir pendant autant d’années « une clientèle extraordinaire ».
Du côté de Pikasso
En ce qui concerne le salon Pikasso, sa propriétaire, Karine Beaudoin, affirme avoir « vraiment vécu de belles années et de beaux moments » dans son commerce. « De l’amour, du temps et de l’énergie, on en a mis! », souligne-t-elle sur Facebook.
Une fracture mal guérie à l’épaule gauche à la suite d’un bête accident de VTT, des tremblements « parfois très intenses » de sa main droite, un « énorme manque de personnel » et une pandémie qui a fait mal, notamment en raison de la fermeture exigée de 5 mois, et qui ne finit pas expliquent en bonne partie la décision de fermer. « Ce fut extrêmement difficile de prendre cette décision, d’y penser, de se l’avouer, de l’assumer… », partage-t-elle.
Tout au long de la dernière année, elle a consulté nombre de spécialistes pour l’aider dans sa guérison. « Je suis rendue au maximum de mon rétablissement. J’ai des mouvements limités. Par exemple, je peux couper et colorer les cheveux mais pas les sécher parce que le séchoir est trop pesant. Je ne peux plus travailler 40 heures par semaine là-dedans. »
Depuis un an, elle enseigne aux aspirants coiffeurs du centre professionnel Bel-Avenir. Elle a commencé par un remplacement et maintenant, elle a un poste permanent. « Je suis encore passionnée de la coiffure. L’enseignement, j’adore ça. »
Karine Beaudoin conservera des souvenirs impérissables de son aventure entrepreneuriale, amorcée il y deux décennies, soit en juillet 2002, plus précisément. « [Ça] m’a permis de faire de grandes choses comme des voyages pour mon métier, des congrès, des formations, de me développer en tant qu’artiste de plateau et conceptrice des coiffures pour le Cirque du Soleil. «
« C’est grâce à ma clientèle que j’ai pu aller si loin dans mon travail. Je tiens à la remercier sincèrement », ajoute-elle. Pour la suite, elle espère réussir à motiver les futurs coiffeurs « à faire ce beau métier-là ».