Faire l’école… dans une serre!

SAINTE-FRANÇOISE. Depuis leur retour en classe, le 11 mai, des élèves de l’école Oasis, à Sainte-Françoise, suivent une bonne partie de leurs cours… dans une serre!

Les élèves de 5e-6e année de Josée Montminy y mettent en pratique certaines notions de sciences, en plus d’y faire une foule d’autres apprentissages ne nécessitant pas de tableau interactif ou d’ordinateur. Généralement, c’est dans la matinée qu’ils s’y rendent, puisque le mercure y grimpe parfois de façon importante dans l’après-midi.

«On a deux locaux», raconte l’enseignante, qui a gardé sa classe à l’intérieur de l’école pour permettre aux élèves d’accéder à un ordinateur et aux portails en français et en mathématiques, lorsque nécessaire.

En temps normal, sa classe est flexible, c’est-à-dire que les enfants peuvent s’asseoir plusieurs à la même table ou au sol. Or, ce n’est plus possible, avec les mesures de distanciation physique obligatoires. «Ça bouleverse évidemment le quotidien des enfants», confie Josée Montminy, qui a toutefois eu des échanges constructifs avec les parents et les élèves à ce sujet avant le retour en classe. «Sur le coup, ils étaient déçus qu’on doive oublier la classe flexible. Des parents ont même remis en question le retour de leur enfant. Je leur ai alors proposé l’option de faire une classe dans la serre; une idée qu’ils ont trouvé intéressante.»

Très intéressante, il faut croire, puisque 11 élèves sur 13 étaient de retour au moment de la rentrée. Un autre devait s’ajouter la semaine suivante.

Environnement agréable

L’enseignante a réussi à créer dans la serre un environnement de travail agréable, malgré les contraintes. «On est dehors, il fait clair même par temps gris, l’air est meilleur et on met de la musique grâce à un haut-parleur bluetooth, énumère-t-elle. Chaque élève a son propre îlot de travail situé à deux mètres de celui de son voisin. On est bien organisé.»

Les élèves ont fait des semis dès les premiers jours. «On avait déjà des semences. J’ai aussi acheté différents plants. On va donc expérimenter diverses façons de faire pousser des plants de légumes, de fruits et de fleurs à petite échelle.»

Cette année, seuls les élèves de la classe de Mme Montminy expérimenteront la serre, qui a été construite l’été dernier. Elle devait faire l’objet d’un vaste projet entrepreneurial à la grandeur de l’école. «On s’est fait couper nos plans!, lance Josée Montminy. Normalement, on devait démarrer la serre au printemps et commencer nos semis au retour de la relâche. Il y a eu la pandémie, alors on a tout arrêté.»

Le projet entrepreneurial devait être chapeauté dès cette année par la classe de 5e-6e année, qui avait notamment pour mandat de s’occuper de l’aménagement de la serre. Les élèves avaient commencé à regarder des plans pour fabriquer des tables avec des palettes de bois avant que le gouvernement du Québec ferme les écoles en raison de la COVID-19.

«On voulait que chacune des six classes de l’école, incluant la nôtre, ait un coin à elle, adapté à l’âge des enfants, afin que chacune puisse expérimenter la germination et découvrir les plantes à sa façon. Ensuite, chaque enseignant déciderait ce qu’il montrerait à ses élèves et ce qu’il cultiverait avec eux», explique Josée Montminy, soulignant qu’à la fin de l’année scolaire, des plants pourraient être vendus et d’autres laissés en serre pour que les jeunes du camp de jour s’en occupent.

On comprend que ce sera plutôt l’année prochaine que tout cela verra le jour. «Au moins, mes élèves de 6e année auront l’occasion d’expérimenter un peu le jardinage et de profiter de la serre avant de quitter pour le secondaire. Tous pourront aussi repartir avec leurs plants à la fin de l’année scolaire», conclut l’enseignante.