Faire la différence une denrée à la fois
NICOLET. Ce sera Noël une semaine à l’avance, ce mercredi, pour plus de 200 ménages nicolétains, de même que pour la dizaine de bénévoles chargés de la confection des paniers de Noël dans la municipalité.
Les personnes seules ou en couple ayant placé une demande d’aide au Noël du Pauvre recevront un précieux bon d’achat d’épicerie, tandis que les familles admissibles feront le plein de provisions en récupérant les paniers soigneusement préparés pour eux.
Ces paniers regorgent de denrées de toutes sortes, entièrement offertes par la population et les organisations locales. On y trouve de tout: pâtes alimentaires, papiers mouchoirs et hygiéniques, savon à linge, sirop d’érable, conserves, gâteaux, biscuits, beurre d’arachide, céréales, croustilles et une foule d’autres articles. Ceux-ci donneront à leur bénéficiaire un peu de lousse à leur budget d’épicerie durant quelque temps.
La confection de ces paniers est un travail de longue haleine. Un bon mois est nécessaire pour les préparer. «Même si on le voulait, on ne pourrait pas attendre à la dernière minute pour les commencer. Mine de rien, c’est long à remplir… surtout à la fin, quand on commence à manquer de choses et qu’il faut s’arranger pour que tout soit équivalent au niveau de la valeur! Ça prend deux têtes pour y penser», raconte Diane Lampron, responsable des paniers depuis une dizaine d’années.
La première grande collecte de denrées non périssables a eu lieu le 20 novembre, alors que les aspirants-policiers de l’École nationale de police sont passés de maison en maison pour récupérer les dons des gens, mentionne France Grenon, agente de développement au Centre d’action bénévole de Nicolet. Puis, cinq points de chute ont été installés à travers la ville, soit dans les trois pharmacies ainsi que chez IGA et Fleuriste Savard. «D’autres organisations recueillent aussi des denrées pour la cause, dont le Centre d’action bénévole, l’école Curé-Brassard et le ministère de l’Agriculture», ajoute-t-elle.
On rend des gens heureux
-France Grenon
La collecte se déroule grosso-modo jusqu’au 10-12 décembre. Ensuite, c’est le blitz final de confection.
La confection
Toute une logistique se cache derrière le processus de confection. À commencer par la récupération des boîtes qui serviront à trier les denrées et de celles qui serviront de panier en tant que tel. «On commence à les accumuler dès septembre!, raconte France Grenon. On a besoin de 50 boîtes de pommes, 50 boîtes de bananes et 150 boîtes de papier blanc.»
L’idée est que chaque panier soit identique au premier regard. «Tout le monde reçoit les mêmes boîtes. On uniformise.»
Si tous les paniers finissent par se ressembler, ils sont tout de même personnalisés au terme du processus de confection. En effet, à ce moment, une description des familles (qui demeurent anonymes) est affichée sur chacun pour permettre aux bénévoles d’y insérer des éléments plus adaptés, comme des couches ou des serviettes hygiéniques, entre autres.
Les bénéficiaires repartent généralement avec quatre ou cinq gosses boîtes remplies de denrées (non périssables et périssables) et de surprises (cadeaux, gâteries…).
Cette année, c’est dans l’ancien salon funéraire J.N. Rousseau qu’a eu lieu la confection des paniers. «On est chanceux, au Centre d’action bénévole de Nicolet, car on a d’excellents partenaires. Le local nous est prêté. C’est comme ça à chaque année, peu importe où l’on s’installe. On se sent privilégié», mentionne avec gratitude France Grenon.
Comme c’était la première fois que l’équipe s’installait dans cette bâtisse, elle a dû réfléchir à sa logistique. Finalement, une pièce a servi à l’entreposage, au tri et au classement des denrées, une autre a été dédiée à la confection des paniers, et une troisième a été utilisée pour y déposer les «extras». «On est bien installé!», commente la bénévole Véronique Girard.
Chaque denrée reçue est inspectée. «Ça arrive qu’on reçoive des produits périmés. Cette année, on en a eu qui datait de 2002!», raconte Mme Girard.
Heureusement, ce sont des exceptions. «Les gens sont très généreux, insiste France Grenon, qui se dit fière de sa communauté. On reçoit une grande variété de choses; pas juste des pois chiches et de la soupe aux tomates, qui sont les produits les plus offerts chez nous.»
Plus de 35 000$ redistribués
Les denrées recueillies sont précieuses et font une réelle différence, souligne par ailleurs Mme Grenon. «On n’arriverait jamais à remettre aux gens l’équivalent de leur valeur en argent.»
Elle précise que le montant recueilli par la sollicitation et le Téléthon avoisine généralement les 35 000 ou 40 000$. Une partie sert à acheter les denrées périssables des paniers (un jambon, un poulet, des saucisses et pains à hot-dog, des patates, des carottes, des pommes et des oranges) et le reste est redistribué de façon équitable entre les personnes admissibles.
«Sans les paniers, on ne serait pas en mesure de fournir un montant intéressant aux gens qui reçoivent un bon d’épicerie. C’est une autre raison qui explique pourquoi les dons en denrées ont une importance capitale.»
Noël du Pauvre
Les besoins à Nicolet
Bon an mal an, environ 210 demandes d’aide parviennent au Centre d’action bénévole de Nicolet à l’occasion du Noël du Pauvre. Du nombre, entre 45 et 50 familles recevront un panier. Les autres recevront un bon d’achat d’épicerie.
«Cette année, on aide 30 nouveaux ménages», rapporte France Grenon, qui tient à préciser que la pauvreté, ça peut arriver à n’importe qui, n’importe quand et pour n’importe quelle raison.
«Cette année, beaucoup de bénéficiaires qui commencent tout juste à intégrer le marché du travail, d’autres ont perdu leur travail, sont malades ou ont des enfants qui le sont. Il y a aussi plusieurs retraités, nomme l’agente de développement au Centre d’action bénévole de Nicolet. Pour déterminer l’admissibilité des gens, on se fie au seuil de pauvreté rural de Revenu Canada et on compare leurs revenus à celui-ci.» (MEV)