Éoliennes dans Nicolet-Yamaska: une commission consultative pour favoriser les échanges et la recherche de solutions

NICOLET-YAMASKA. Depuis plusieurs mois, plusieurs citoyens de Nicolet-Yamaska demandent à la MRC d’être consultés dans le dossier du développement de la filière éolienne sur le territoire. La MRC leur a promis qu’ils le seraient en temps opportun. Après avoir analysé diverses options, elle a annoncé vendredi matin que ce sera par le biais d’une commission consultative que tous pourront éventuellement s’exprimer.

« C’est une proposition dont on a discuté à l’interne et dont toutes les modalités seront précisées en séance de travail, au conseil des maires, après la période des fêtes », a mentionné la préfète Geneviève Dubois.

La MRC considère cette formule comme une voie de passage neutre et dépolitisée. « Ce sont des commissaires externes qui la présideront et qui entendront toutes les parties prenantes (UPA, municipalités, MRC, comités citoyens, etc.), advenant le cas où la MRC serait de nouveau ciblée dans le cadre d’un appel d’offres d’Hydro-Québec et par des projets éoliens », souligne Mme Dubois.

La MRC s’est inspirée de ce qui s’est fait, entre autres, aux Îles-de-la-Madeleine, poursuit la préfète, tout en précisant que les commissaires émettront des recommandations au terme du processus de consultation. « Tous les enjeux, bien sûr, seront considérés », insiste-t-elle.

Cette annonce survient deux jours après l’adoption controversée de son Règlement de contrôle intérimaire (RCI). « L’adoption de notre RCI était une démarche nécessaire et prioritaire pour ne pas revivre ce qu’on a vécu cet été, c’est-à-dire des promoteurs qui débarquent partout sur le territoire et qui font signer des contrats d’options à plusieurs agriculteurs », a rappelé Mme Dubois. « Le RCI établit des balises claires sur où les éoliennes pourraient aller et comment leur implantation pourrait se faire. »

Le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, a salué le leadership de la MRC dans l’ensemble du dossier: « Les municipalités cherchent depuis longtemps des façons de générer des revenus. Il y avait une belle opportunité ici, lorsque Hydro-Québec a indiqué qu’il y avait un potentiel (d’énergie éolienne), compte tenu des vents et du poste de relais électrique à Sainte-Eulalie. Les élus ont été très sages en décidant de passer leur tour (au premier appel d’offres). Mais de renoncer à tout jamais, je pense que ça aurait été un peu irresponsable ».

Tout comme la MRC, il croit par ailleurs qu’il est important d’entendre ce que les citoyens ont à dire à ce sujet. « À cet égard, je crois que les instances municipales ont à leur disposition les outils nécessaires pour favoriser une consultation adéquate si jamais un tel projet se présentait. En outre, nous avons toutes les raisons de croire que ces outils seront utilisés par nos élus de manière judicieuse, de façon à que les voix soient bien entendues et que les décisions soient prises à la satisfaction de la majorité des citoyens », a-t-il précisé.

Les deux unions municipales en visite à la MRC

Présents lors de la conférence de presse, le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Varennes, Martin Damphousse, de même que la deuxième vice-présidente de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et mairesse de Saint-Félix-de-Valois, Audrey Boisjoly, ont tenu à souligner « le sérieux et le professionnalisme » de leurs collègues de Nicolet-Yamaska dans ce dossier qui soulève les passions.

Ils ont rappelé qu’une transformation majeure était en cours dans le domaine de l’énergie au Québec: « On doit décarboner l’économie d’ici 2050. On doit réduire nos GES (…). Les municipalités du Québec peuvent faciliter et accélérer l’atteinte de ces objectifs, notamment grâce à leur connaissance fine des milieux et des communautés ».

Pour atteindre ces objectifs climatiques ambitieux, il faut tendre vers des projets d’énergie renouvelable, dont l’éolien, ont-ils ajouté. « La FQM est fière d’accompagner concrètement la MRC dans ce dossier. Le module d’accompagnement de la FQM en énergie renouvelable travaille avec plus de 35 MRC au Québec et les succès remportés dans plusieurs régions démontrent qu’il est possible de réaliser des projets porteurs pour l’environnement, avec l’accord de la population, tout en assurant des retombées économiques et financières importantes pour les communautés « , a souligné Audrey Boisjoly.

« Les défis liés au climat et à l’énergie présentent de nombreuses occasions que nous devons saisir ensemble, dans l’intérêt de la population québécoise. Les municipalités sont des alliées et doivent être mises à contribution dans ces projets pour prendre en compte les préoccupations des milieux et favoriser la recherche de solutions au bénéfice de toutes les communautés. Le contexte actuel permet de mettre en lumière le rôle essentiel des municipalités dans la décarbonation, la production d’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique », de conclure Martin Damphousse.