Des investissements colossaux pour soutenir les entreprises locales

BÉCANCOUR. Les entreprises de la MRC de Bécancour n’ont pas été épargnées par la crise. La MRC a su adapter ses programmes et faire preuve de flexibilité afin de répondre aux demandes d’aide et d’accompagnement qui fusaient de toutes parts.

«Le premier geste qu’on a posé dans les débuts de la pandémie a été de donner à tous nos entrepreneurs un congé de capital et intérêt», explique Daniel Béliveau, directeur général de la MRC de Bécancour et aussi d’en+reprendre MRC Bécancour, lequel «a priorisé les demandes qui étaient du terrain et réaffecté des ressources à l’interne pour s’assurer qu’on puisse répondre rapidement aux questions. «Aussi, et surtout, on a simplifié la vie aux entrepreneurs».

Les premiers mois ont été difficiles. «Il y avait beaucoup de craintes. Il fallait réagir rapidement avec du soutien autant financier que technique. Les entrepreneurs ne voulaient pas avoir de nouveaux emprunts, considérant qu’on n’avait pas d’ouverture sur le futur à court et moyen terme. D’entrée de jeu, on a libéré des paiements. En+reprendre MRC Bécancour a aussi accompagné nombre d’entreprises dans leurs efforts de commercialisation en ligne, via un petit programme de subvention de 1000$. On a pris des ententes de services avec trois fournisseurs de services de la région.»

En+reprendre a soutenu les entreprises dans leur transition vers le télétravail, en fournissant quelques équipements aux entrepreneurs. Les demandes venaient d’entreprises de toutes natures: « autant de services de coiffure, de restauration, des machinistes, des garagistes avec lesquels on avait moins de liens naturels», souligne M. Béliveau.

Le secteur manufacturier et agricole s’en serait mieux tiré, dit-il. «La grande entreprise a peu ou pas perdu. Le marché s’est stabilisé assez rapidement. L’enjeu était plus sanitaire dans leur contexte. On a dû engager une ressource qui avait une expertise pour accompagner les entreprises du secteur manufacturier.»

Bien sûr, En+reprendre avait déjà mis en place un certain nombre de programmes de soutien aux entreprises et sociétés sans but lucratif, bien avant la pandémie. On pense au Fonds de 200 M$ de diversification économique des régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie, au Fonds de prêts sans intérêts et d’investissement en agriculture (FIAB), au Fonds de développement des territoires, au nouveau Fonds de développement culturel et au Fonds régions et ruralité II, par exemple. Ces programmes ont été maintenus.

D’autres programmes se sont ajoutés comme celui de pardon de prêt du gouvernement du Québec pour les entreprises en zone rouge et le programme d’investissement en fonds de roulement pour les aider à payer leurs frais fixes.

Isabel Rouette, d’En+reprendre MRC de Bécancour, précise que l’organisme «a accompagné plus de 200 entreprises depuis le début de la pandémie. Une centaine d’entreprises ont pu bénéficier d’un moratoire sur leurs prêts. Une cinquantaine de demandes ont été analysées dans le cadre du Programme d’aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises PAUPME. Une enveloppe de plus de 1 M$ y est dédiée. On a aussi aidé une trentaine d’entreprises (manufacturières et de détail) à se mettre aux normes sanitaires.»

L’économie de la MRC de Bécancour n’a pas perdu trop de plumes pour l’instant, estime Daniel Béliveau. «Les entreprises réussissent à survivre. Est-ce que dans les prochains mois ce sera plus difficile? Possiblement. On est en contact avec chaque entrepreneur. En+reprendre MRC Bécancour collabore aussi avec la SADC et Desjardins» qui les financent dans la région. En+reprendre MRC Bécancour a par ailleurs prolongé en juin dernier, et de trois mois, «le moratoire déjà en vigueur sur le remboursement des prêts en capitalisant les intérêts, et ce, pour toutes les entreprises ayant un prêt avec la MRC. Cette orientation permettra d’atténuer la pression financière que nos entreprises subissent en ce moment.»

Les entreprises «sont en train de se solidariser. L’achat local a pris plus de place. Ça nous a permis de ramener une nouvelle économie. On a aussi supporté une campagne d’achat local et aussi pour les groupes communautaires en aide alimentaire. Ça fait qu’aujourd’hui, la crise n’est pas passée, mais elle aurait pu être plus catastrophique qu’elle ne l’est», souligne Daniel Béliveau.

«Les gens font preuve de résilience et d’entraide. On vient de faire une campagne d’achat de Noël pour les plus démunis et on va atteindre nos objectifs parce nos gens sont solidaires avec le milieu.»

La priorité absolue? «C’est de rester présents pour aider nos entrepreneurs à prendre des décisions de gestion, pour assurer la relance dans les prochains mois et passer des messages optimistes dans le but d’encourager l’achat local afin que notre tissu économique ne s’effrite pas. La guerre n’est pas gagnée», termine Daniel Béliveau.