Des « îlots de biodiversité » pousseront cet été à Nicolet

NICOLET. La Ville de Nicolet mettra en place un projet pilote d’îlots de biodiversité sur l’ensemble de son territoire cet été. En gros, les participants pourront laisser pousser une partie de leur pelouse au-delà de 20 centimètres et cultiver des plantes indigènes à certains endroits.

« Cela ne signifie pas de ne plus tondre son gazon ni de laisser aller les plantes envahissantes », prévient la mairesse Geneviève Dubois. 

La Ville parle plutôt de faire une « gestion écologique » de sa pelouse en faisant « une tonte différenciée ». Les avantages écologiques seraient nombreux. La conseillère municipale France Trudel a notamment évoqué en séance publique une plus grande présence de fleurs et de pollinisateurs. La directrice du Service de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme durable, Isabelle Demers, parle « d’ajout de nourriture pour les oiseaux et les insectes ». Elle y voit aussi le début d’un « changement de culture en lien avec la gestion des pelouses ».

Afin de maintenir un climat harmonieux dans le voisinage des participants au projet pilote, certaines normes de distance de tonte seront implantées. Par exemple, une bande minimale de deux mètres, sur l’ensemble des limites du terrain, devra être tondue. Par mesure de sécurité, un dégagement de cinq mètres sera aussi requis autour des foyers extérieurs ou des barbecues, entre autres. 

Le projet pilote sera d’une durée d’un an. 

Une idée émanant de citoyens

Ce sont des citoyens ayant envie de tester l’approche qui ont soumis l’idée des îlots de biodiversité à la Ville. « On est conscient que n’est pas tout le monde qui est rendu là », admet la mairesse Dubois. « Par contre, ceux qui ont envie de garder leurs terrains semblables à un green de golf pourront continuer de le faire. D’ailleurs, si ça devient apocalyptique, on va laisser tomber. On l’essaie cet été. On verra si la participation est bonne. »

C’est en mai que les personnes intéressées par le projet pilote pourront s’y inscrire. 

Aussi sur les terrains publics

Par ailleurs, il est fort possible que des îlots de biodiversité poussent également sur les terrains municipaux. 

En effet, les élus ont refusé en séance publique la seule soumission conforme reçue pour la tonte de gazon sur son territoire. Elle s’élevait à 66 672$ pour l’année 2023, une somme « bien au-delà » de que le la Ville avait estimé, indique la mairesse.

Le conseil municipal a également annulé l’appel d’offres « pour aller en régie interne ». Il considère que ce sera plus facile « d’intégrer de nouvelles façons de faire pour la tonte de gazon ».

« On souhaite laisser un peu d’espace à notre verdure. On envisage de tondre différemment, et moins également, en laissant, par exemple, des bandes fleuries. On va pouvoir être maître d’œuvre chez nous et faire nos propres tests, ce qu’un contrat de tonte rendait difficile »,  mentionne Mme Dubois.