Des décennies d’amour… en mariage comme en élevage!

NICOLET.  En plus d’être amoureux l’un de l’autre, Alain Giguère et Lyne Montpetit sont des amoureux des chiens. Ensemble, ils élèvent des Akitas américains de niveau compétitif. C’est d’ailleurs lors de compétitions canines qu’Alain et Lyne se sont rencontrés!

Alain Giguère et Lyne Montpetit évoluent dans le monde de la compétition canine depuis environ 35 ans, mais ils font route commune depuis maintenant plus de 20 ans. Mais l’amour des Akitas, c’est d’Alain qu’elle provient. Ils sont un des deux seuls éleveurs d’Akitas américains de la province dont les chiens sont enregistrés au Club canin canadien.

Alain a eu son premier chien à l’adolescence, après avoir dû insister longtemps auprès de ses parents, parce qu’il est le seul de sa famille à avoir cette passion des chiens. C’est à la fin des années 1980 qu’il découvre l’Akita, et c’est le coup de foudre. Il adopte dès lors sa première femelle et déjà, il songe à en faire l’élevage.

L’éleveur qui lui a fait découvrir cette race unique est alors devenu son mentor. « Il m’a montré comment devenir un éleveur éthique et professionnel », témoigne Alain.

Quel type de chien est l’Akita américain? Déjà, il faut savoir distinguer l’Akita américain de l’Akita japonais. Ce dernier est plus petit que son cousin américain. « Un peu comme Hatchi, même s’il est un peu gros pour un Akita japonais! », illustre Alain Giguère.

« Ce n’est pas une race que tout le monde peut avoir. Ce n’est pas une race commune comme le Labrador ou le Bouvier bernois. C’est une race de type primitive, ce qui veut dire qu’elle existe depuis des centaines d’années et que l’instinct est très fort chez eux: l’instinct de chasse, de protection et de dominance envers les autres chiens. Sa meute est très importante! », explique l’éleveur.

« Ça ne prend pas un maitre. Ça prend des gens qui connaissent les chiens et qui sont capables d’établir un langage avec l’Akita », ajoute-t-il. Ce n’est d’ailleurs pas la race idéale pour un premier chien. « Ça prend quand même une certaine autorité avec les Akitas. Il faut être ferme sans trop brusque, parce que c’est le contraire qui va arriver. Au lieu d’avoir le respect du chien, il va se revirer contre l’humain », insiste le Nicolétain.

Alors ceux qui désirent adopter un Akita chez Alain et Lyne devront se montrer patients. En plus d’avoir des devoirs à faire pour bien connaitre les Akitas, le couple n’en est pas un d’éleveurs à grand déploiement. « Chaque accouplement qu’on fait, ce n’est pas pour avoir des bébés, c’est pour tenter d’améliorer la lignée qu’on a, soit au niveau du physique, soit au niveau du tempérament. « On fait l’élevage pour nous, on est des éleveurs « égoïstes »! On le fait pour la passion de la race », mentionne le couple.

Effectivement, il ne faut pas oublier que leurs chiens sont des animaux de compétition de confirmation, c’est-à-dire qu’Alain et Lyne vont présenter leurs chiens devant des juges qui évalueront et détermineront lequel parmi les Akitas en compétition représente le mieux la race.

Les standards sont établis par le Club canin canadien par rapport à la grosseur, la hauteur, la forme des oreilles, de la tête et des yeux, la position de la queue… Par exemple, l’Akita américain doit avoir un masque noir, de petits yeux en amande et les oreilles courtes. Également, la queue de l’Akita doit toujours être sur le dos, faire un ou deux tours, ou être portée sur le côté.

Une équipe perfectionniste

Lyne Montpetit et Alain Giguère se sont rencontrés en 1999 lors d’une compétition canine. À l’époque, Lyne travaillait avec des Caniches et des Dobermans. « Je suis toiletteuse-manieuse. Je manie des chiens pour les gens qui s’achètent un chien et qui doivent faire leur championnat », explique Lyne.

Puisqu’ils font de la compétition, Alain et Lyne doivent entrainer leurs chiens. « Il faut que le chien accepte de rester en place et de ne pas bouger pendant que le juge l’examine. Parce qu’il y a des chiens qui n’aiment pas ça se faire toucher par quelqu’un qu’ils ne connaissent pas. Le juge va également faire faire des figures au chien pour observer le mouvement des pattes », explique Alain.

Même si leur passion est commune, ils n’ont pas la même spécialité et se complètent à merveille. Leurs compétences font d’eux un couple de compétiteurs efficaces et… très perfectionnistes! D’ailleurs, Alain et Lyne ne regardent pas les chiens comme le commun des mortels!

« Malgré qu’on est dans la même race, Alain va voir et aimer une particularité chez le chien, alors que moi je vais voir et aimer autre chose », poursuit Lyne. « On a nos forces et nos faiblesses, et on se complète bien, estime Alain. Quand vient le temps de choisir un mâle pour accoupler nos femelles, c’est un atout! Mais ça complique parfois la tâche, parce qu’on ne vient pas à bout de trouver le mâle parfait, parce qu’on est trop perfectionnistes! », raconte Alain en riant. « Et des chiens parfaits, il n’en existe pas », s’entendent-ils pour dire.

Leur objectif est effectivement de toujours améliorer la race Akita. Chaque fois qu’ils accouplent une de leurs femelles, c’est pour garder un chien qui sera encore meilleur que ses parents et qui prendra la relève une fois les parents trop vieux. Sept Akitas ont élu domicile chez Alain et Lyne: deux mâles et cinq femelles.

Visiblement, ils réussissent à atteindre leur objectif qui est d’élever les meilleurs Akitas, puisqu’ils ne comptent plus les rosettes obtenues en compétition! Ils en ont récolté une quantité impressionnante et ils l’avouent… ils ne savent plus où les mettre!