Des citoyens dénoncent une «aberration»
SAINTE-GERTRUDE. Depuis mars dernier, un groupe de citoyens de Sainte-Gertrude qui se sent oublié par la Ville de Bécancour veut comprendre pourquoi le développement de leur secteur stagne. Même si la Ville a mis en place divers comités de revitalisation pour ce secteur, le mois dernier, ces résidents sont loin d’être rassurés.
Les porte-paroles de ce groupe, dont Garneth Dontigny et Mario L’Archevêque, y voient plutôt là une manière de détourner l’attention des citoyens d’une aberration: les 2,5 M$ investis par la Ville dans le Parc de la Rivière Gentilly, dont l’entrée est située à Sainte-Marie-de-Blandford. «Malgré ces investissements majeurs, Bécancour n’a aucun accès au parc, font-ils remarquer. En même temps, on vit une dévitalisation dans le secteur Ste-Gertrude, qui est juste à côté.»
Ils rappellent d’ailleurs qu’au départ, le développement du Parc devait justement servir de moteur économique pour le secteur de Sainte-Gertrude à la suite de la fermeture des entreprises de bois qui généraient environ 500 emplois. Pour cela, la Ville prévoyait, il y a une dizaine d’années, d’aménager un accès au Parc à partir de ce secteur.
«Dans la planification, l’accueil et l’entrée du parc étaient réalisés sur la rue des Chênes. L’aménagement d’un chemin routier et d’un pont étaient aussi dans les plans. Or, rien de tout cela n’a vu le jour. Il y a eu du changement au conseil municipal et le projet a été abandonné pour une raison qu’on ignore.»
Le développement du Parc s’est poursuivi, mais sans tenir compte de l’objectif initial, qui consistait à revitaliser le secteur de Sainte-Gertrude. Le plus choquant, selon MM. Dontigny et L’Archevêque, c’est que les sommes débloquées par la Ville ont été majoritairement investies du côté de Sainte-Marie-de-Blandford (2,1 M$ sur 2,5 M$ au total). «Ce sont tous les citoyens de Bécancour qui ont payé ça», déplorent-ils. Pourquoi le conseil municipal a-t-il décidé d’investir à l’extérieur de notre ville? On se questionne.»
Profiter des retombées
Selon eux, si l’accès au Parc à partir de Sainte-Gertrude avait été créé tel que prévu à l’époque, on ne parlerait probablement pas de dévitalisation à Sainte-Gertrude aujourd’hui. Du moins, la situation serait beaucoup moins préoccupante. Pour cette raison, Garneth Dontigny et Mario L’Archevêque, de même que les autres citoyens qu’ils représentent, réclament toujours l’aménagement d’un accès direct au Parc.
«Il y a eu 27 000 visiteurs au Parc de la rivière Gentilly l’an dernier. Imaginez les retombées que ça aurait pu avoir dans notre secteur s’il y avait eu un accès», illustre Mario L’Archevêque.
Le Comité des citoyens de Sainte-Gertrude, qui regroupe une vingtaine de militants, estime qu’il est impératif de construire le pont pour créer un lien avec le Parc. «Cela favorisera l’activité économique tel que prévu au début du projet. D’ailleurs, nous demandons à la Ville de prioriser l’investissement nécessaire à la réalisation de ce projet avant tout autre investissement dans le Parc.»
Le Courrier Sud a demandé à la porte-parole de la Ville si l’ouverture d’un accès au Parc de la rivière Gentilly, à partir de Sainte-Gertrude, figurait encore dans les projets mais nous n’avons pas eu de retour à ce sujet.