Un pas de plus vers le traitement des eaux à Saint-Pierre-les-Becquets
INFRASTRUCTURE. Une autre étape vient d’être franchie vers la réalisation d’un projet évalué à 15 millions $ pour la mise en place d’un site de traitement des eaux usées à Saint-Pierre-les-Becquets.
La Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) a autorisé l’utilisation non agricole d’une superficie de 3,5 hectares pour la mise en place de sites de type «étangs aérés». Un choix de technologie qui a été accepté par le ministère de l’Environnement (MDDELCC) et des Affaires municipales (MAMOT), à la suite du dépôt d’un rapport d’ingénierie conceptuelle.
La Municipalité a aussi déposé son étude préliminaire, qui est actuellement à l’étude au MAMOT, au MDDELCC ainsi qu’au ministère des Transports (MTQ) étant donné que le réseau touchera aux route 132 et 218.
Une fois que l’approbation aura été donnée, Saint-Pierre-les-Becquets pourra aller en appel d’offres pour les plans et devis et par la suite pour la réalisation des travaux. «Je n’ose pas donner de délai. Ça fait 8 ans que je suis ici et ça fait 8 ans que je travaille là-dessus», précise la directrice générale Martine Lafond, qui ne croit toutefois pas que ce sera pour cet été.
À moins que le projet change selon les demandes des différents ministères, le projet comprendra deux bassins d’aération de 7 800 mètres cubes chacun ainsi qu’un bâtiment de service, sur une superficie totale de 1,69 hectare. Un chemin d’accès se ferait à partir de la rue Narcisse‑Beaudet et un émissaire vers le point de rejet des eaux traitées est également prévu.
Actuellement, le réseau d’égout couvre la majeure partie du secteur urbain du territoire. La majorité de ces réseaux municipaux sont unitaires. Ils se déversent tous directement dans l’environnement sans aucun traitement, que ce soit dans le ruisseau Jean‑Baril, le ruisseau de l’Église ou directement dans le fleuve Saint‑Laurent.
Cette situation, qui est problématique depuis plusieurs années, engendre des problématiques évidentes de salubrité et d’odeurs, peut-on lire dans le jugement rendu par la CPTAQ.
En se dotant d’équipements permettant de mettre à niveau ses infrastructures, la Municipalité souhaite permettre à ses citoyens de vivre dans un environnement plus sain tout en favorisant le développement économique et social de la municipalité, en plus de se conformer à la Loi sur la qualité de l’environnement.
Le projet est également important pour Saint-Pierre-les-Becquets, puisque tant que la municipalité ne sera pas pourvue de systèmes de collecte et de traitement des eaux usées, tout projet de développement ou de réfection d’infrastructures ne pourra obtenir l’approbation des ministères.
Le site de moindre impact
La CPTAQ estime que le site choisi est celui présentant le moindre impact. À l’intérieur du périmètre d’urbanisation, quatre emplacements vacants, de superficies suffisantes, auraient permis l’implantation du projet.
Toutefois, la présence de contraintes les rendait non exploitables en raison de l’existence de zones exposées aux glissements de terrain. À ces contraintes naturelles s’ajoute le périmètre de protection de 150 mètres applicable aux stations d’épuration des eaux usées.
Si le potentiel agricole de la superficie est considéré comme étant «bonne», elle est actuellement en friche et touche sur deux faces au périmètre urbain. Celui-ci est également de cours d’eau et de zones de glissement de terrain.
De plus, la CPTAQ considère que le projet n’aura aucun impact sur les distances séparatrices imposées aux installations d’élevage étant donné que l’établissement de production animale le plus près se localise à 1 175 mètres.
La CPTAQ n’a toutefois pas retenu la demande d’exclusion, privilégiant l’autorisation autre qu’agricole afin de minimiser les impacts dans la zone agricole. Pour la Municipalité, cette nuance ne changera rien au projet.