COVID-19: des impacts multiples pour le Diocèse de Nicolet
RÉGION. La pandémie et ses effets n’épargnent personne. Ayant fermé ses lieux de culte depuis le 12 mars, le Diocèse de Nicolet en subit les conséquences, entre autres, au plan financier.
«Les célébrations prévues en mai et en juin ont toutes été reportées. Pour les autres mois de l’été, certains couples ont déjà choisi de reporter leur mariage à l’an prochain et d’autres attendent pour savoir s’ils pourraient vivre leur mariage avec un nombre restreint de personnes», indique Annie Beauchemin, coordonnatrice de la pastorale d’ensemble et responsable de la formation à la vie chrétienne et des agentes et agents de pastorale au Diocèse de Nicolet.
Un phénomène qui n’est pas sans avoir des impacts majeurs sur les finances du diocèse et ses 27 paroisses du Centre-du-Québec. En effet, il faut savoir que l’argent amassé lors d’une célébration entre dans les coffres de la paroisse. «Avec ces sous, la paroisse paie le personnel pastoral (prêtres, agentes et agents de pastorale) et paie aussi les dépenses liées aux églises (chauffage, électricité, etc.) Il est bien clair que les revenus des paroisses ont chuté dans les dernières semaines et certaines pourraient avoir des problèmes importants puisque les dépenses courantes ne peuvent pas être remises à plus tard», explique Annie Beauchemin qui ne s’aventure pas à prédire l’avenir.
«Pour l’instant, il est encore trop tôt pour connaître vraiment l’impact à moyen et long terme de cette crise… Tout dépend de la manière dont nous rebondirons face à elle et de la réponse des baptisés. L’impact n’est pas uniquement financier. Il est aussi lié à la mission même de l’Église. Les personnes de 70 ans et plus qui fréquentaient les églises reviendront-elles célébrer leur foi à l’église après le déconfinement? Saurons-nous être à l’écoute davantage des jeunes familles, des jeunes, des démunis de nos milieux? Les paroisses mettront-elles en place des espaces pour dialoguer sur ce que nous avons vécu et pour nommer ce qui nous saisit de compassion?», souligne la coordonnatrice.
Au niveau de l’aménagement des lieux de culte, d’autres dépenses à venir, l’Assemblée des évêques du Québec travaille actuellement avec d’autres groupes religieux afin de mettre en place des mesures sanitaires. «Nous sommes bien conscients qu’il y aura des modifications à apporter aux lieux de culte. Les consignes quant à ces modifications viendront bientôt. Il faudra prévoir tout le nécessaire pour respecter les règles de la santé publique (deux mètres de distance entre les personnes, se laver les mains à l’entrée, encourager le port du masque, etc.). Nos églises sont grandes, ce qui facilitera les modifications», conclut-elle confiante tout en précisant que le Diocèse permettra «au plus grand nombre de personnes possible de s’exprimer, de nommer ce qu’elles souhaitent vivre en Église».