CIUSSS MCQ : la responsable du Centre-du-Québec en fonction
ENTREVUE. Nathalie Boisvert occupe, depuis le 30 mars, le poste de présidente-directrice générale adjointe (PDGA) du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). Une fonction qui lui procure la responsabilité de la région administrative du Centre-du-Québec.
La gestionnaire œuvre dans le milieu de la santé depuis près de 30 ans. Infirmière de formation, elle est aussi détentrice d’une maîtrise en gestion. Native d’Acton Vale en Montérégie, Nathalie Boisvert a d’abord travaillé comme infirmière dans la région de Montréal au niveau de l’urgence et des soins critiques. Devenue cadre intermédiaire en 1996, elle a ensuite occupé différents postes de direction. À la création du CIUSSS MCQ, elle a obtenu un poste de directrice adjointe, puis celui de directrice des services ambulatoires et des soins critiques pour l’ensemble de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
Sa nouvelle fonction découle de tout ce dossier centricois, des démarches politiques et promesses électorales visant à faire du Centre-du-Québec une région sociosanitaire dotée de son propre Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS). «La voie de passage satisfaisante a finalement été d’attribuer un poste supplémentaire au CIUSSS MCQ. Un poste ayant pour principal objectif de se rapprocher vraiment de la population et des intervenants pour favoriser une compréhension plus fine des besoins et des problématiques de la population», explique la PDGA en entrevue téléphonique avec La Nouvelle Union.
Nathalie Boisvert voit un grand avantage dans la présence d’un seul établissement pour le vaste territoire. «Certains le qualifient de gros établissement. Moi, je le vois comme un grand établissement, avec un très gros budget, qui vient assurer un contrepoids aux gens de Montréal et Québec, aux influenceurs du réseau de la santé. Un CIUSSS de notre envergure peut faire un contrepoids en représentant la disparité du Québec. Nous, quand on parle, on le fait autant pour les grandes villes que pour les petits villages qui ont besoin de soins et services», fait-elle valoir.
La venue d’un deuxième CISSS, estime-t-elle, aurait affaibli le pouvoir d’influence. «La création du CIUSSS MCQ et sa mise en œuvre, rappelle-t-elle, ont nécessité beaucoup d’énergie. On aurait été perdant, je pense, à redéfaire les choses.» Le compromis trouvé lui apparaît très intéressant. «Je pense qu’on se donne un moyen supplémentaire pour vraiment bien répondre aux besoins de la population. Ça représente des défis, note-t-elle, mais des défis qui sont très intéressants». Son entrée en fonction, en pleine crise sanitaire très importante, en fait partie.
Des décisions éclairées
Nathalie Boisvert fait partie du trio à la tête du CIUSSS MCQ qui emploie quelque 19 700 personnes, dont 7550 au Centre-du-Québec. Elle siège aux côtés du président-directeur général Carol Fillion et de l’autre PDGA Gilles Hudon qui, lui, a la responsabilité de la Mauricie.
En poste pour le Centre-du-Québec, il lui incombera de prendre diverses décisions. «Nous allons prendre des décisions éclairées. On va définir les paramètres autour du genre de décisions qui pourront être prises de façon autonome ou conjointe, précise-t-elle. Notre trio présente des forces très différentes et très complémentaires qui permettront des éclairages très intéressants sur les prises de décisions.»
Des décisions qu’elle veut «éclairées» par une meilleure connaissance et par une proximité avec les intervenants. L’actuelle crise ne l’a pas empêchée d’entreprendre une tournée téléphonique, ayant notamment pu échanger déjà avec le maire de Victoriaville, André Bellavance, et avec le député et whip en chef du gouvernement, Eric Lefebvre. «Progressivement, j’entre en contact avec les élus centricois pour bien entendre leurs préoccupations et pour établir le calendrier de la prochaine année sur les différents enjeux et sur la façon d’aborder les problématiques», indique Mme Boisvert. La PDGA prévoit aussi, dans les prochaines semaines, aller à la rencontre des équipes médicales et des comités locaux pour connaître leurs préoccupations afin de les partager avec ses collègues avec lesquels elle travaille «en étroite collaboration».
La gestion de la crise
Questionnée au sujet la gestion de la crise au Québec et dans la région, Nathalie Boisvert s’empresse d’abord de dire sa fierté envers le réseau de la santé parce que, dit-elle, il s’agit d’un virus «très parfait dans sa façon de se propager au grand dam des équipes médicales et du personnel du réseau».
«Le virus, on l’apprivoise encore. C’est une chose à laquelle on n’avait jamais fait face. Ce serait mentir, avance-t-elle, de dire que tout est parfait, mais je pense qu’on a pris de bonnes décisions au moment où on les a prises avec les informations qu’on détenait alors. Il est clair que ce que je sais aujourd’hui, je ne le savais pas il y a quatre semaines.»
La PDGA est d’avis que l’équipe du premier ministre, de façon générale, a été excellente dans la gestion de la crise. «Y a-t-il des choses qu’on aurait pu faire autrement? C’est certain avec les informations qu’on a aujourd’hui.» Pour le territoire Mauricie-Centre-du-Québec, le personnel travaille «de façon colossale», selon elle. Dès le départ, la préparation s’orientait pour faire face à une arrivée massive de patients dans les établissements de santé et une hausse importante de malades nécessitant des soins intensifs.
Nathalie Boisvert s’est dite impressionnée par la mobilisation de tous, non seulement du personnel médical, mais aussi des employés de métiers (menuisier, plombier) animés d’un même objectif : sauver le plus de gens possible. «Je suis vraiment fière de l’ensemble des équipes. Je pense que tout le monde fait son gros maximum. Je pense qu’ils ont de quoi être fiers. Je crois aussi que les Québécois peuvent être fiers de leur réseau de la santé», conclut-elle. La PDGA pour le Centre-du-Québec travaille depuis Drummondville dans un bureau aménagé au Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot. Un bureau l’attend aussi à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska.