Centre-ville: Nicolet pourrait s’inspirer de Plessisville
REVITALISATION. La situation du centre-ville dévitalisé de Nicolet pourrait facilement se comparer avec celle de Plessisville, à quelques kilomètres d’ici. Une ville de taille similaire qui a vécu une dévitalisation et un phénomène d’éparpillement des commerces et qui a décidé de se prendre en main il y a une dizaine d’années.
Tout comme à Nicolet, le centre-ville se trouve désaxé de la route 116 sur laquelle circulent environ 10 000 véhicules par jour, soit sensiblement le même nombre que sur le boulevard Louis-Fréchette (route 132).
Là-bas, de nouveaux commerces à grande superficie se sont installés le long de la route de contournement (116), si bien que les gens ont peu à peu délaissé ceux de la rue principale. Ne disposant que d’une faible présence virtuelle, plusieurs commerçants ont décidé de quitter le centre-ville pour profiter d’une plus grande visibilité et d’un meilleur l’achalandage.
Si bien que la vacance commerciale a progressé au centre-ville et que les propriétaires ont cessé d’investir sur leurs bâtiments. L’animation s’est mise à décliner et le centre-ville s’est dévitalisé peu à peu.
Faute de trouver tous les services sur place, les résidents sont devenus dépendants de leur automobile. Ce qui est devenu problématique pour les personnes âgées et les ménages «non motorisés».
Aujourd’hui, les locaux commerciaux du centre-ville de Plessisville ont un taux d’occupation de 85% et l’attractivité renouvelée ne s’est pas faite au détriment des commerces le long de la route 116.
La «concurrence» entre les deux pôles commerciaux s’est atténuée à mesure qu’ils ont affirmé leur spécialisation respective, soit une accessibilité régionale et une visibilité routière ou une expérience urbaine de centre-ville, peut-on lire dans l’étude de cas réalisée par «Vivre en ville».
Sans être identique en tous points avec ce qui est vécu au centre-ville de Nicolet, on reconnaît quand même le portrait et les similitudes. Est-ce qu’il y a des expériences vécues par nos amis du Centre-du-Québec dont Nicolet pourrait tirer profit?
Des idées?
En 2007, la Ville de Plessisville sollicite l’aide de la Fondation Rues principales, qui l’accompagne jusqu’en 2013, année à laquelle Plessisville a créé un poste de commissaire au commerce. Celui-ci s’est assuré du développement économique du centre-ville et de l’axe de la route 116; mis en place des outils pour recruter de nouveaux investisseurs et tenu la liste des locaux vacants à jour; aidé les commerçants à organiser des évènements promotionnels et à créer des activités d’animation; en plus de lancer un site internet gratuit pour améliorer la visibilité des commerces (magasineraplessisville.com).
La Ville et le commissaire ont multiplié les initiatives pour revitaliser le centre-ville. Ils ont mis en place un forfait d’accueil pour les nouveaux commerces, en plus de lancer des programmes de subvention pour les commerces du centre-ville et pour les bâtiments patrimoniaux.
Elle a aussi acheté un terrain vacant pour le transformer en place publique où l’on peut s’asseoir ou tenir des évènements pendant lesquels une partie de la rue est fermée à la circulation automobile. Ce qui attire des gens et amène des retombées.
On note aussi la création de plusieurs îlots de plantation afin d’embellir le centre-ville et créer des endroits ombragés ainsi que la mise en place de davantage de bancs publics afin de susciter l’achalandage.
Résultat? Près de deux ans après l’embauche du commissaire, l’opération a commencé à porter ses fruits alors qu’il y a eu un effet d’entraînement vers le centre-ville. En 2015, dix-huit commerces ont ouvert à Plessiville, dont dix au centre-ville, et la tendance s’est maintenue en 2016.
Plusieurs autres commerces localisés ailleurs dans la ville cherchent à se relocaliser au centre-ville, dont un cabinet de comptable, une boutique de cigarette électronique, de vente et réparation de matériel informatique, etc. Un salon de coiffure s’installe par ailleurs dans un des deux locaux commerciaux d’un édifice rénové.
D’autres éléments sont en réflexion. Plessisville explore par exemple les options pour concentrer les commerces existants dans ses deux pôles commerciaux, de manière à y favoriser une synergie.