CAVAC du Centre-du-Québec: un programme pour les enfants est étendu à l’ensemble du Québec
RÉGIONAL. Pensé et créé par le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) de l’Outaouais il y a près de 10 ans et expérimenté comme projet pilote au CAVAC du Centre-du-Québec depuis 2016, le Programme enfant témoin est maintenant lancé à travers le Québec.
«Ce sont des pratiques qui n’existaient pas. C’est très novateur. Même des Européens se sont intéressés à cette façon d’offrir une préparation et un accompagnement adaptés à la situation des témoins vulnérables comme enfants dans un dossier judiciaire lié à une infraction criminelle», explique Sophie Bergeron, la directrice générale du CAVAC du Centre-du-Québec.
Ainsi, à partir de stratégies d’intervention et d’exercices avec un intervenant, l’enfant développera les compétences nécessaires pour être en mesure de bien livrer les faits lorsqu’il sera questionné par les avocats tant de la Couronne que de la Défense.
Plus concrètement, le programme du CAVAC permet aux témoins mineurs d’améliorer leur connaissance du fonctionnement de la cour, de les accompagner dans la préparation de leur témoignage pour que celui-ci soit le plus adéquat possible et d’accroître leur confiance en soi dans le contexte de leur participation prévue à la cour. Évidemment, pendant les rencontres, les intervenants abordent un contenu clairement défini et développé pour éviter de contaminer la preuve présentée devant la cour.
«Une fois que le processus d’une durée d’environ 25 à 30 heures est terminé, on remet un certificat à l’enfant pour lui dire qu’il s’est bien préparé et qu’on est fier de lui. Le diplôme est signé par le procureur. C’est lui-même qui le remet à l’enfant lors d’une rencontre», souligne Sophie Bergeron.
«Nos procureurs et nos policiers nous réfèrent beaucoup. On est très sollicité. Au Palais de Justice de Drummondville, tous les enfants qui témoignent ont passé par le processus. À Victoriaville, on vise le même objectif pour cette année. Depuis le début de l’expérimentation en 2016, on ne s’imagine plus voir un enfant témoigner sans le Programme enfant témoin. On voit clairement une différence dans le témoignage. En plus cela diminue les impacts négatifs pour l’enfant», indique-t-elle.
Notons que le gouvernement du Québec accordera un budget annuel d’environ 2,1 millions de dollars au Réseau des CAVAC. De cette façon, l’ensemble de ses intervenants pourront bénéficier des avancées de ce programme en matière d’intervention psychosociojudiciaire. En outre, le Réseau des CAVAC pourra procéder à l’embauche de 23 ressources.
«Le programme du Réseau des CAVAC répond à des enjeux importants en vue de favoriser un accès plus humain à la justice. Il permet aussi d’appliquer des recommandations importantes du rapport du Comité d’expertes et d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions. Je suis fier que notre gouvernement appuie le Réseau des CAVAC dans le déploiement de ce programme novateur, qui assurera aux enfants et aux plus vulnérables de bénéficier d’un accompagnement plus soutenu en vue de leur témoignage», a déclaré Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice et procureur général du Québec.