Bilan de la DPJ: les signalements en hausse de 11% en Mauricie/Centre-du-Québec

La Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Mauricie/Centre-du-Québec a enregistré 11 009 signalements en 2024-2025, ce qui représente une augmentation de 11,6% par rapport à l’année précédente. 

De ces 11 009 signalements, 3 448 ont été retenus pour une évaluation approfondie par la DPJ, soit 31,32 % de l’ensemble des signalements.

“Ça indique qu’il y a 70% de signalements qu’on ne retient pas et qui pourraient être redirigés vers d’autres ressources, indique Sonia Mailloux, directrice par intérim de la DPJ Mauricie/Centre-du-Québec. Le message qu’on lance haut et fort, c’est que prendre soin des enfants, c’est collectif. On doit le faire collectivement, tous ensemble. Ce n’est pas une façon de dire que la DPJ ne veut plus recevoir de signalements, mais plutôt une invitation à voir comment travailler main dans la main pour soutenir les familles aux prises avec des difficultés qui peuvent affecter les enfants.”

En cas de défis particuliers, différents services sociaux plus spécifiques peuvent venir appuyer le réseau naturel des familles. Les parents, premiers responsables de leurs enfants, ont besoin d’être soutenus par leur entourage (famille élargie, voisins et amis) et leur communauté (école, milieu de garde et organismes communautaires), rappelle la Direction de la protection de la jeunesse.

Mme Mailloux dit d’ailleurs porter une attention particulières aux impacts qu’auront les importantes coupures prévues dans le milieu de l’éducation, jumelées à celles dans le réseau de la santé et au manque de ressources dans le milieu communautaire. 

“Je demeure préoccupée. Toutes ces mesures sont peut-être importantes pour le réseau, mais il faut en limiter l’impact pour les enfants parce qu’ils représentent une clientèle plus vulnérables avec des familles en situation de précarité alimentaire et de logement et qui se retrouvent isolées socialement. C’est une série de situations auxquelles il faut demeurer attentif et préoccupé. C’est important de travailler à la fois avec les villes et les instances gouvernementales et communautaires pour contrer ces effets”, ajoute-t-elle.

Le bilan  régional 2024-2025 révèle que la négligence et le risque sérieux de négligence représente plus de la moitié (51,8%) des motifs de prise en charge à la DPJ dans la région. Suivent aussi les mauvais traitements psychologiques (11,5%), l’abus physique ou le risque sérieux de l’abus physique (8,8%) et le trouble de comportement sérieux (8,3%). Par ailleurs, 4,2% des prises en charge concernaient une exposition à la violence conjugale. 

La majorité des enfants pris en charge par la DPJ dans la région sont suivis dans leur milieu familial (40,5 %) ou confiés à un tiers significatif (23,9 %).

Moins de jeunes en attente

Alors que la DPJ Mauricie/Centre-du-Québec recensait 704 jeunes ayant fait l’objet d’un signalement sur sa liste d’attente, près d’un an plus tard, on en compte maintenant 82. 

“C’est grâce à l’engagement du personnel et à nos partenaires à l’interne qui ont accepté de nous prêter main forte qu’on a pu la faire diminuer autant. L’objectif était de ne plus avoir de jeunes en attente au 30 juin. Des équipes externes sont aussi venues en renfort. Une série de mesures a été mise en place pour nous permettre de diminuer intensément la liste. Évidemment, on veut en arriver à ce qu’il n’y ait plus aucun jeune sur la liste d’attente”, insiste Mme Mailloux.

“On travaille fort pour ça devienne pérenne comme mesure. On avait réussi à le faire à la DPJ de Laval lorsque j’y étais. J’ai mis cet objectif en priorité. On ne veut pas d’enfants sur la liste d’attente et avec les mesures en place, je suis confiante qu’on y arrive.”

Avec la réputation de la DPJ de la région qui a pris un coup dans les dernières années, Mme Mailloux précise qu’elle souhaite regagner la confiance de la population. “Je pense qu’on est sur la bonne voie. On met plusieurs processus et mesures en place qui nous permettront d’améliorer la qualité de service. On travaille tous très fort pour arriver à l’objectif. Je comprends qu’une confiance ne se regagne pas facilement, mais on y travaille fort”, conclut-elle.