Abandon du programme RénoRégion : les MRC dénoncent la décision du gouvernement
RÉGIONAL. Les MRC de Bécancour et de Nicolet-Yamaska dénoncent l’abolition du programme RénoRégion (PRR) et demande au gouvernement du Québec de reconsidérer de façon urgente sa décision.
La MRC de Nicolet-Yamaska a également déploré la décision du gouvernement du Québec d’abandonner le Programme Rénovation Québec (PRQ).
Plus précisément, on peut lire sur le site web de la Société d’habitation du Québec (SHQ) que le programme est temporairement suspendu depuis le 1er avril 2025 et qu’aucune demande n’est acceptée dans l’immédiat.
Le programme RénoRégion a pour objectif d’aider financièrement les propriétaires-occupants à revenu faible qui vivent en milieu rural à faire effectuer des travaux pour corriger les défectuosités majeures que présente leur résidence. « C’est par exemple pour les gens à faible revenu dont la toiture se met à couler, une fenêtre qui est brisée ou un puits qui n’a plus d’eau, mais qui n’ont pas de fonds, explique Mario Lyonnais, préfet de la MRC de Bécancour. Ce n’est pas un programme pour ajouter des fleurs sur le parterre! », lance-t-il en rappelant la nécessité d’aider les gens à faible revenu à garder un toit sur leur tête.
« Nous sommes profondément préoccupés par cette décision qui va à l’encontre des besoins criants de nos communautés. Pour plusieurs personnes dont la situation sociale ou physique rend l’accès au logement plus difficile, ces programmes représentaient la seule option envisageable pour leur permettre de vivre dans un logement sécuritaire », souligne Geneviève Dubois, préfète de la MRC de Nicolet-Yamaska.
« On demande au gouvernement de remettre de l’argent dans le programme. Il existe encore, mais il n’y a pas d’argent dedans », déplore M. Lyonnais.
« On avait des demandes régulièrement, chaque année », confirme le préfet. Ce sont trois à cinq projets urgents chaque année qui étaient réalisés, en fonction des fonds disponibles, soit environ 25 000$ au total pour la MRC de Bécancour. Il y avait également une liste d’attente.
Au cours des dix dernières années, ces programmes ont permis à plus de 160 projets d’être réalisés sur le territoire de Nicolet-Yamaska. C’est plus de 1,8 million de dollars qui ont été investis pour la qualité des milieux de vie. Pour la Ville de Nicolet, qui administre le Programme Rénovation Québec (PRQ), ce sont plus de 89 propriétaires d’habitations qui ont investi près de 1 900 000 $ en travaux admissibles, permettant ainsi la rénovation et l’augmentation de la valeur du parc immobilier de la Ville de Nicolet tout en contribuant à la revitalisation du centre-ville.
« L’arrêt de ces programmes pénalise les populations vivant dans des conditions précaires, alors que le contexte de crise fait en sorte qu’on ne peut se permettre de perdre un seul logement », poursuit Mme Dubois.
La MRC de Nicolet-Yamaska dénonce également l’incohérence entre cette abolition et la crise du logement actuelle. « Les listes s’allongent pour accéder à un logement abordable, les logements vacants sont rares et les coûts de rénovation ne font qu’augmenter. Il faut que le gouvernement réalise l’impact de cette décision. Ces programmes étaient des leviers pour permettre à nos citoyens de rester chez eux », ajoute la directrice générale de la MRC de Nicolet-Yamaska, Mme Chantal Tardif.
Des critères à revoir
Lors du conseil des maires du mois d’avril dans Bécancour, la mairesse de Fortierville, Julie Pressé, a également soulevé la nécessité pour le gouvernement du Québec de revoir ses critères d’admissibilité, advenant le cas où de l’argent serait versé à nouveau dans le programme.
Dans les critères d’admissibilité, on indique que la valeur du bâtiment ne doit pas dépasser la valeur uniformisée maximale fixée par chaque municipalité ou MRC, et que cette valeur ne peut excéder le maximum prévu par la SHQ, soit 150 000$.
« Il n’y a plus aucune maison sur le territoire qui vaut en bas de 150 000$ », estime Mme Pressé. Ce montant exclut cependant la valeur du terrain. Selon la mairesse, le seuil de revenu familial serait aussi à revoir, car ces chiffres ne seraient aujourd’hui « plus réalistes ».