75 ans de bonheur par les fleurs

NICOLET.  Depuis 75 ans, trois générations de la famille Savard se sont succédé afin d’offrir du bonheur par les fleurs, à trois adresses différentes. Depuis 2014, c’est Sophie Lamoureux, petite-fille des fondateurs Jeannette Bourbeau et Lucien Savard, qui a pris la relève de l’entreprise maintenant située sur le boulevard Louis-Fréchette, à Nicolet. Même si Mme Lamoureux n’est propriétaire que depuis 8 ans, c’est depuis l’âge de 10 ans qu’elle fait partie de l’histoire de la petite fleuristerie devenue grande.

Fleuriste Savard, fondée en 1947 sur la rue de la Salle, n’était tout d’abord qu’une serre abritant des plants de tomates et quelques plants de fleurs. Au fil des années, quatre nouvelles serres se sont greffées à la première afin d’y produire une belle variété de fleurs coupées. « Le père de mon grand-père était agronome. C’est pour ça qu’ils ont lancé l’entreprise », raconte Sophie Lamoureux.

L’entreprise, qui a par la suite été déménagée sur le rang Bas-de-la-Rivière, a connu le deuil à la fin des années 70 lors du décès du grand-père de Sophie Lamoureux. Sa grand-mère se retrouvait alors seule aux rênes de la fleuristerie. C’est à ce moment que la fille des fondateurs, Ginette Savard, et son mari, Gilles Lamoureux, ont joint l’entreprise avant qu’un second déménagement ne soit envisagé.

« Ils étaient situés sur une route au bord de l’eau, et l’hiver, les clients étaient frileux d’aller dans le bas de la rivière. C’est pour ça qu’ils ont pensé s’installer sur le boulevard Louis-Fréchette », explique Mme Lamoureux. C’est ainsi qu’à l’automne 1981, Fleuriste Savard emménageait là où nous pouvons les retrouver encore aujourd’hui.

L’entreprise a alors connu une expansion fulgurante. De nombreux ajouts sont venus compléter l’offre de l’entreprise, comme la jardinerie et l’atelier de travail où les voitures de livraison pouvaient entrer comme dans un garage.

Une histoire de famille

Lorsque Fleuriste Savard était encore établie sur le rang Bas-de-la-Rivière, la maison familiale était située tout juste à côté. Dès l’âge de 10 ans, lorsque Sophie Lamoureux terminait l’école, elle s’empressait de se rendre au commerce afin de donner un coup de main à ses grands-parents. Lorsque son grand-père est décédé, elle a même eu la tâche de s’occuper des clients!

« J’ai toujours aimé ça! Jeune, en plus d’aller aider ma grand-mère, je plantais des fleurs à la maison et je faisais des jardins. Je pense d’ailleurs que ce qui fait une réussite de mon métier, c’est que j’en suis passionnée. Encore aujourd’hui, j’ai mon tablier et je travaille avec l’équipe parce que je ne suis pas vraiment une fille de bureau! », lance la propriétaire.

D’ailleurs, il n’a jamais été question pour Mme Lamoureux de travailler ailleurs qu’à l’entreprise familiale, malgré les postes qui lui ont été offerts après avoir effectué des stages dans d’autres domaines. Après son secondaire, elle a suivi un cours de perfectionnement en horticulture et a ensuite décroché un DEP en comptabilité, avant d’entamer sa carrière chez Fleuriste Savard avant même d’atteindre la vingtaine. Elle a appris beaucoup sur l’art floral grâce aux employés déjà en place et a continué à suivre de la formation afin de toujours acquérir de nouvelles connaissances. Lorsque ses parents ont décidé de vendre l’entreprise, Sophie Lamoureux était plus que prête à prendre la relève.

Encore aujourd’hui, Sophie Lamoureux n’est pas la seule de la famille que les clients pourront croiser chez Fleuriste Savard. En effet, elle travaille aux côtés de ses deux sœurs, de son frère et de sa mère. Malgré la retraite, il est impossible de sortir Ginette Savard de la fleuristerie. « Ma mère a presque 80 ans et elle est ici trois ou quatre jours par semaine. Ça montre qu’elle aimait le métier et, quand elle vient ici, ça lui permet de passer du temps avec ses filles et son garçon », mentionne Sophie Lamoureux.

Une entreprise à l’image de sa propriétaire

Même si Fleuriste Savard a toujours été entre les mains de membres de la même famille, l’entreprise a beaucoup changé au fil des années et s’est toujours transformée à l’image de ses propriétaires. Lorsque Sophie Lamoureux a fait l’acquisition du commerce en 2014, elle a travaillé très fort afin d’y mettre ses propres couleurs.

« On avait une belle entreprise, mais en 2014, elle n’était pas encore à mon image. On a fait des changements dans l’entreprise. On a travaillé le logo et j’ai rentré beaucoup de produits québécois », explique-t-elle. D’ailleurs, le logo a été changé en 2022 afin de souligner le 75e anniversaire du commerce.

À son arrivée à la tête de l’entreprise, Sophie Lamoureux a bénéficié du soutien de la SADC qui lui a notamment permis d’aller de l’avant avec le développement durable. La fleuristerie se tourne davantage vers le papier kraft pour ses bouquets de fleurs coupées et elle récupère les pots de plastique.

Aujourd’hui, Fleuriste Savard, c’est une fleuristerie, mais également une jardinerie, une serre et une boutique de décorations et de cadeaux où on souhaite offrir une expérience client hors pair. « On est très fort au niveau du service à la clientèle. On est à l’écoute des demandes et des besoins des gens, on offre un travail personnalisé et les gens sont très gâtés ici! », assure Sophie Lamoureux.

Il faut dire que l’entrepreneure ne lésine pas non plus sur l’ambiance de son commerce. « La musique, le calme, l’odeur… Quand les gens rentrent ici, ils aiment leur visite. C’est une détente et c’est bon pour le moral, car il s’en dégage une belle énergie. »

Malgré son dur labeur – il faut dire que l’entreprise est ouverte 7 jours sur 7! – Sophie Lamoureux se considère comme choyée. « Je suis très positive et je pense que ça m’aide beaucoup. Je suis gâtée par la vie et on arrive toujours à pourvoir les postes. On a même des bénévoles durant l’été! J’ai une belle équipe de travail », se réjouit l’entrepreneure.

« C’est une entreprise vieillissante, mais il y a des jeunes qui commencent leur carrière ici! Et j’aime travailler avec des jeunes, parce qu’en entreprise, il faut toujours évoluer, innover et avancer », conclut-elle.