Réveiller le potentiel de son entreprise par la technologie

SAINT-CÉLESTIN.  À seulement 29 ans, Benoit Jutras devenait propriétaire de Bois Laurentide, une entreprise pleine de potentiel, mais où tout était à refaire. C’est avec beaucoup de passion, de temps, d’écoute et d’organisation que le jeune homme de Baie-du-Febvre a repris les rennes de l’entreprise qui compte déjà plus de 60 ans d’histoire.

Bois Laurentide se spécialise dans les solutions de transport sur mesure, comme les palettes, les patins et les boites de bois adaptées aux besoins spécifiques des clients. L’entreprise vend également du bois brut et offre le service de pasteurisation du bois pour les transports outremer.

Benoit Jutras a fait l’acquisition de Bois Laurentide avec deux autres actionnaires, mais en moins d’un an, il a racheté les parts des deux autres propriétaires.  » Ça vient avec beaucoup de défis, mais j’avais une vision de progression, une vision d’amélioration, et je voulais y mettre tous les efforts nécessaires pour y arriver « , mentionne Benoit Jutras.

 » C’est une entreprise qui était zéro structurée « , avoue le jeune entrepreneur.

Loin de rester caché dans un bureau, Benoit a passé sa première année comme propriétaire sur le plancher, dans le feu de l’action, afin de comprendre le fonctionnement de Bois Laurentide et, surtout, de déterminer ce qu’il y avait à modifier, à améliorer et à restructurer pour optimiser le rendement de l’entreprise, mais également la qualité de travail de ses employés.

Ce qu’il souhaitait tout d’abord, c’était d’être présent et à l’écoute de ses employés.  » J’essaie de donner le plus que je peux aux travailleurs pour qu’ils soient fiers de venir travailler chez Bois Laurentide. Tout ce qu’on fait, on le fait pour améliorer leur quotidien. La productivité va donc venir par elle-même, tout comme le rendement, les ventes, etc. « , estime-t-il.

Rebâtir une entreprise de A à Z

Avant de se lancer, le Baievillois d’origine connaissait en partie les défis qui l’attendaient.  » Il y en a toutefois une partie qui me sont apparus en cours de route!, révèle Benoit Jutras. C’est connu qu’il est difficile de démarrer son entreprise et de se bâtir une clientèle, mais ce l’est tout autant que de restructurer une entreprise de A à Z. J’ai fait beaucoup de changements, mais finalement, ils ont été bien accueillis autant par les travailleurs que par les clients de longue date « .

Grâce à la vision de Benoit, Bois Laurentide a pris un virage technologique duquel découlent notamment une réduction significative de son empreinte environnementale et la minimisation du gaspillage de ses produits. D’ailleurs, Bois Laurentide s’est mérité le prix Innovation organisationnelle au Gala des Manufacturiers Mauricie / Centre-du-Québec le 27 avril dernier.

Bois Laurentide tend à devenir une entreprise sans papier. Chaque poste de travail comporte désormais un écran tactile affichant l’avancement des commandes en cours et sur lesquels les employés peuvent avoir accès aux plans de fabrication ainsi qu’à des animations des séquences de montage.

Également, dans le département administratif, tous les documents sont numérisés, et les contremaitres et les chefs d’équipe pourront bientôt faire leur tournée de plancher tablette électronique à la main. Même du côté du four à pasteurisation du bois, on s’est départi de la charte manuscrite afin d’opter pour un affichage électronique des graphiques de chacun des traitements.

Bois Laurentide a aussi minimisé considérablement ses pertes. En fait, Benoit Jutras assure que l’entreprise ne génère plus aucun rebus. Auparavant, conséquence d’un manque de communication entre les différents départements, des restants de bois se perdaient entre les différentes étapes du processus de fabrication. Maintenant, l’inventaire a été optimisé et avant de commencer toute commande, une visite à la cour à bois s’impose afin d’utiliser toute matière première restant d’une précédente opération.

De plus, le bois inutilisable est coupé et broyé avant d’être utilisé pour chauffer l’usine grâce à une chaudière biomasse.  » Ainsi, tout ce qui sort de chez Bois Laurentide est un produit fini! « , s’enthousiasme le propriétaire. Tous les appareils de coupe comportent aussi un système d’aspiration pour la poussière de bois qui est par la suite vendue aux fermiers comme litière pour les vaches.

 » C’est avec une accumulation de petits gestes et d’outils qu’on donne un petit coup de pouce à l’environnement, affirme Benoit Jutras. Si on est capable de faire ce petit bout de chemin, le voisin peut aussi faire son petit bout aussi et, tout le monde ensemble, on peut réduire notre empreinte. « 

Un avenir prometteur pour Bois Laurentide

Il ne s’agit que du début des changements que compte apporter Benoit Jutras à son entreprise. Par exemple, l’implantation d’un nouveau système de calcul pour les soumissions permet à Bois Laurentide d’augmenter sa rentabilité. L’entrepreneur peut ainsi déjà penser à l’élaboration d’un plan de croissance qui inclurait la robotisation pour alléger certaines tâches de ses employés.  

 » Comme on fait du sur mesure, les possibilités d’avoir une chaine de production entièrement automatisée n’est pas possible, alors on regarde pour faire un hybride robot-humain « , mentionne Benoit.

Ce système hybride lui permettrait de conserver une petite équipe d’une vingtaine d’employés, tout en augmentant la productivité de l’entreprise, ce qu’il juge nécessaire étant donné la main d’œuvre qui se raréfie.