Un autre rôle à jouer pour Donald Martel

ÉLECTIONS. Quelques jours après avoir célébré sa réélection dans le comté, Donald Martel se préparait déjà à reprendre le collier pour défendre les intérêts de Nicolet-Bécancour à l’Assemblée nationale.

Jusqu’à ce qu’il soit assermenté, dans la semaine du 15 octobre, le député désigné continue son travail à son bureau de comté en attendant de jouer son rôle au sein du prochain gouvernement de François Legault.

Après six ans au sein de la deuxième opposition, à critiquer le gouvernement de Pauline Marois, puis celui de Philippe Couillard, le député aura enfin la chance de siéger au sein du gouvernement.

Il s’agira d’ailleurs d’une première depuis 15 ans pour Nicolet-Bécancour (anciennement Nicolet-Yamaska), d’avoir un député assis au pouvoir. Un avantage que Donald Martel entend se servir pour faire entendre les intérêts du comté.

«Ce sera plus facile d’entreprendre des relations quotidiennes avec mes collègues, fait-il valoir. Toute l’énergie que je mettais pour dénoncer des choses, je vais pouvoir l’investir pour faire pression sur le gouvernement à l’interne pour faire avancer mes dossiers. Ce sera beaucoup plus productif!»

ABI et le parc industriel

Dès le premier jour de son mandat, il entend s’assurer que le gouvernement de la Coalition Avenir Québec fasse le nécessaire pour dénouer l’impasse qui perdure depuis déjà neuf mois à l’Aluminerie de Bécancour.

Le chef François Legault avait pris l’engagement d’intervenir à titre de premier ministre. Une promesse que le député entend lui rappeler, en plus d’avoir une stratégie concertée avec le député de Trois-Rivières qui est lui aussi touché par le lockout.

«Il est trop tôt pour savoir quelle façon concrète ça prendra forme. On ne sait pas encore qui sera le ministre du Travail, mais nous allons nous assurer que ce soit une priorité», insiste Donald Martel.

Celui qui a aussi été très critique envers le gouvernement concernant son bilan dans le parc industriel et portuaire de Bécancour, où il a souvent martelé qu’il s’est perdu plus d’emplois qu’il s’en est  créé, Donald Martel croit que la CAQ pourra faire mieux.

«On veut moderniser Investissement Québec pour qu’il soit plus facile d’accès. On dévoilera notre stratégie bientôt. Nous voulons être plus proactifs, clame-t-il. C’est un parc industriel qui appartient au gouvernement du Québec et il a besoin de soutien. On a trop échappé d’entreprises. Il faut s’assurer que lorsqu’un promoteur intéressé à y établir une entreprise arrive, on fasse en sorte de le supporter.»

Toujours dans le comté, il s’est par ailleurs engagé à mettre de la pression pour que les plans et devis du doublement de l’autoroute 55 aillent de l’avant et qu’il n’y ait pas d’exploration et d’exploitation de gaz de schiste dans la Vallée du Saint-Laurent.

Notre député au conseil des ministres?

Plusieurs voix se sont fait entendre depuis la réélection de Donald Martel. Elles souhaitent que celui-ci ait un siège au conseil des ministres afin de faire entendre la voix du comté dans les hautes sphères du gouvernement.

Pour le moment, il n’a eu aucune discussion à cet effet avec François Legault, de qui il est un proche. Le soir de l’élection, qu’il a décrite comme un «grand jour pour le Québec», il a confié au Courrier Sud que son chef aura plusieurs députés très compétents à sa disposition et qu’il entend faire le travail qu’il va lui demander. Il ne veut toutefois pas s’immiscer dans la décision.

Donald Martel comprend tout de même très bien les intervenants de la région qui réclament un représentant au conseil des ministres. Ce qu’il pourrait faire s’il est nommé ministre ou qu’il demeure dans sa fonction de whip. «Je les entends, admet-il. Je peux quand même les rassurer que quelques soit le rôle que j’aurai à jouer, ils pourront avoir une voix forte pour le comté.»