Plamondon quitte le Bloc Québécois

POLITIQUE. Le député de Bécancour-Nicolet-Saurel, Louis Plamondon, vient d’annoncer qu’il quitte le caucus du Bloc Québécois. Celui qui avait fait partie du groupe de députés qui avait participé à la fondation du parti, en 1991, est maintenant avec un groupe de sept députés qui ont décidé de claquer la porte.

Ceux-ci évoquent un problème de leadership depuis l’arrivée en poste de Martine Ouellet. Un climat de confrontation s’est aussi installé, selon ce que l’on a pu comprendre. Sans compter qu’ils estiment que la nouvelle orientation du Bloc «subordonne les intérêts du Québec à la promotion de l’indépendance».

C’est avec beaucoup d’émotion dans la voix que le député Louis Plamondon, en place depuis 1984, a lu une courte déclaration devant les journalistes de la Chambre des Communes. Une allocution qui a été diffusée en direct sur les chaînes d’information en continu.

«Nous sommes justement indépendantistes parce que nous sommes convaincus que c’est dans l’intérêt du Québec ! Quand nous défendons la culture québécoise, l’identité québécoise, les façons de faire du Québec et le développement du Québec, nous faisons la promotion de l’indépendance. Nous démontrons que le Québec a ce qu’il faut pour être un pays.

Nous sommes à Ottawa parce que nous refusons que les intérêts du Québec soient subordonnés à ceux du Canada, nous ne subordonnerons jamais les intérêts des Québécoises et des Québécois à quoi que ce soit.

Et c’est pourquoi nous avons l’obligation, afin de servir la population québécoise au meilleur de nos capacités, de quitter aujourd’hui le caucus du Bloc Québécois.

Nous sommes convaincus que le Québec sera un pays (et nous travaillerons toujours en ce sens) et d’ici là, les Québécoises et les Québécois méritent d’avoir des élus à Ottawa qui n’ont qu’une priorité : se tenir debout pour le Québec. Et plus nombreux nous serons à nous tenir debout, mieux ce sera pour le Québec.», a-t-il conclu.

Il a ajouté que la crise qui secoue le Bloc est néfaste pour le parti et le mouvement souverainiste. Il estime également que «l’image que les indépendantistes sont chicaniers, préoccupés davantage par la promotion d’une option que par les intérêts du Québec eux-mêmes, ne sert que les tenants du fédéralisme».

«Pendant que nous sommes occupés à nous disputer dans l’espace public, nous ne défendons pas adéquatement les intérêts des Québécoises et des Québécois, nous ne jouons pas le rôle pour lequel la population nous a élus. Le Québec n’a rien à gagner des disputes du Bloc Québécois. Les divergences que nous avons avec notre chef sont malheureusement trop grandes pour qu’une paix durable soit envisageable.

Le Bloc Québécois a fait œuvre utile pour le Québec. En 28 ans, de Lucien Bouchard à Gilles Duceppe, ce grand parti a toujours défendu avec acharnement et sans compromis les intérêts, la culture et les aspirations de notre nation. Et le travail de nos députés a permis de nombreuses victoires pour le Québec. Il y a de quoi être fier.», a-t-il déclaré.

Questionnés à savoir si le groupe réintégrerait le Bloc Québécois advenant le départ de Martine Ouellet, les députés ont préféré ne pas répondre. Se contentant de dire qu’on ne souhaite pas lancer d’ultimatum. Le député a par la suite confié à nos collègues des 2 Rives, qu’il s’agit tout de même d’une possibilité.