On discute récession chez Entraide Bécancour

BÉCANCOUR.  Le 13 février dernier, l’organisme Entraide Bécancour a reçu Maurice Richard, ancien PDG de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, à présenter son point de vue sur l’impact de la récession sur la vie à Bécancour.

M. Richard, qui a été impliqué dans la vie politique de Bécancour, que ce soit en tant que député, maire ou PDG de la société d’État, a brossé un portrait de la situation devant près d’une cinquantaine de citoyens qui ont pu, par la suite, poser leurs questions et faire part de leurs préoccupations.

« Quel impact aura la récession?, demande M. Richard. On ne le sait pas, mais à Bécancour, comparativement à ailleurs au Québec, il y a une volonté gouvernementale, autant au fédéral qu’au provincial, de créer un développement exceptionnel et unique », explique-t-il.

« Individuellement, ça n’aide pas vos revenus, ça ne règle pas vos intérêts fixes, mais ça peut aider votre succession », ajoute-t-il, expliquant qu’il s’agit d’un espoir de voir nos jeunes aller travailler dans l’industrie de la batterie. « C’est un espoir que d’autres régions n’ont pas, l’espoir qu’il va se passer quelque chose. » En date d’aujourd’hui, le parc industriel de Bécancour représente 2700 emplois et 43% des revenus de la Ville de Bécancour.

« Je pense que Bécancour est dans une situation privilégiée par rapport à notre présent et à notre futur immédiat ».

Un peu d’histoire

Maurice Richard a lancé le café-causerie par un peu d’histoire sur la ville de Bécancour, l’une des deux premières villes à connaitre les fusions, en 1965. Alors que Jean Lesage avait décidé d’implanter la sidérurgie québécoise à Bécancour, lui qui cherchait le meilleur endroit entre Québec et Montréal pour construire une industrie lourde, la « malchance » a fait que cet endroit se situait du « mauvais côté » du fleuve. Ça prenait alors un pont, car les travailleurs se trouvaient sur la rive nord.

Cependant, avec le changement de gouvernement, le projet est tombé à l’eau pour Bécancour alors que celui-ci était déménagé à Contrecœur. À ce moment, les terrains à Bécancour avaient déjà été achetés par le gouvernement et le pont était déjà en construction. « La solution envisagée était donc d’en faire un parc industriel, encore à ce jour le seul parc industriel gouvernemental, dont l’avenir a été incertain jusqu’à ce que l’aluminerie arrive, précise M. Richard. Et ce n’est que depuis un an que nous connaissons la vocation de ce parc. »

Avec ce contrecoup dans les années 60, qu’est-ce qui fait que, cette fois-ci, le projet ne sera pas avorté? « Parce que de grandes entreprises ont acheté des terrains pour plusieurs millions, et que le gouvernement du Québec a décidé d’investir au sud de l’autoroute 30 ainsi que d’ajouter un quai dans le parc portuaire. C’est notre gouvernement qui dit : notre croyance et notre foi dans Bécancour vont aussi loin que presque un milliard d’investissement », assure M. Richard.

Une première pour Entraide Bécancour

Ce café-causerie était une première de la part d’Entraide Bécancour, et l’organisme espère répéter l’expérience mensuellement avec divers sujets. Pour cette première rencontre, Nathalie Pépin, directrice générale de l’organisme, a proposé le thème de la récession, étant elle-même témoin de l’anxiété de la population face au coût de la vie. « J’ai des enfants, j’ai des petits-enfants, je travaille dans un organisme communautaire et je vois les demandes de distribution alimentaire augmenter. Je me demande alors si on peut rêver d’un demain meilleur », mentionne la directrice générale.

« Comme Maurice disait, il faut croire en l’avenir, il faut croire en notre région qui est en plein développement et s’accrocher. Je crois qu’on est dans une région fertile et prospère. Je ne sais pas si ça nous rassure à tous les niveaux, mais du moins on sait l’emploi est présent », ajoute-t-elle. M. Richard a d’ailleurs fait abondamment référence au développement de la filière batterie dans le parc industriel.