Mobilisés pour un meilleur accès aux soins de santé en région

FORTIERVILLE. La population de Fortierville et des élus d’un peu partout dans la région se sont massés au parc municipal du village, samedi, afin de réclamer un meilleur accès aux soins de santé en région.

Depuis deux ans, l’urgence de la municipalité a été contrainte de couper des heures d’ouverture. Un nouvel horaire, soit de 8h à minuit, a été mis en place en 2020, mettant fin à l’accessibilité 24/7 du service.

Puis, cet été, quatre autres heures par jour ont été amputées, portant l’horaire à 8h à 20h. Une situation censée se terminer le 10 septembre, mais qui, visiblement, perdurera. « Le CIUSSS [MCQ] n’est pas en mesure de nous donner de date. Il manque des médecins », indique la mairesse Julie Pressé. 

Cette dernière se désole de la situation. Dans une perspective plus large, elle regrette que les régions éprouvent autant de difficulté à maintenir des services de proximité, surtout dans de petits milieux comme le sien.

 

« On entend souvent dire qu’il faut le bon patient au bon endroit. Le problème, c’est qu’il lui manque un endroit! Des petites urgences [comme la nôtre] répondent efficacement aux besoins en santé [notamment] pour les urgences mineures ayant besoin de soins immédiats. On aide les hôpitaux à se concentrer sur les cas plus graves. Et ça marche! Pourquoi enlever ce qui marche? Nos régions sont remplies de gens qui veulent rester dans leur milieu et s’y sentir en sécurité. Ils ne veulent pas faire une heure de route pour aller consulter ».

En dehors des heures d’ouverture de l’urgence, les citoyens de Fortierville doivent en effet se rendre à Trois-Rivières, Nicolet, Victoriaville ou encore Lévis pour bénéficier du service. Ces urgences sont toutes situées à plus ou moins une heure de route. « On a une population de plus en plus à l’écoute de l’environnement. C’est un non-sens de faire une heure de route pour aller à l’hôpital quand ils peuvent avoir des services près de chez eux », plaide Mme Pressé. 

« Ce sont des soins importants, croit Martine Caron, une des quelque 150 à 200 personnes présentes au rassemblement de samedi, et qui a grandi dans la région. « Le CLSC a toujours été la place de référence même en étant toute jeune. Le fait qu’il n’y ait plus d’urgence le soir et les nuits, ça complique beaucoup les soins. Et en plus, ça engorge un peu pour rien les hôpitaux quand on doit s’y déplacer pour recevoir des soins qu’on pourrait avoir ici, à Fortierville. »

« La proximité des services, c’est essentiel, renchérit Valérie Paradis. Ça apporte une vitalité, ça crée de l’emploi en région. »

« Moi, je viens de la ville. Ça fait cinq ans que je suis ici. À Montréal, on est à côté de tout, mais pas ici, alors quand ils commencent en plus à nous enlever des services… », témoigne pour sa part Sylvie Bélanger.