Lotissement durable: Nicolet encadre ses promoteurs immobiliers

NICOLET. C’est terminé, les coupes à blanc dans la Ville de Nicolet lorsqu’il est question de développement immobilier. La Ville implante une politique de lotissement durable obligeant les promoteurs à se soumettre à des règles bien précises.

Le promoteur devra déposer au conseil municipal une étude de caractérisation du milieu forestier. Les milieux sensibles et à forte valeur écologique seront retirés de l’espace à subdiviser et pourront être transformés en parcs, espaces publics, sentiers ou laissés à l’état naturel. Il faudra aussi qu’il y ait signature d’une entente avec le promoteur responsable des travaux.

«Ce nouveau règlement permet de  structurer les nouveaux projets de développement afin qu’ils soient attrayants pour les futurs résidents de Nicolet et qu’ils s’inscrivent dans un cadre de développement durable», souligne le directeur général Mathieu Audet.

Cette nouvelle façon de faire en matière de développement domiciliaire s’appliquera à tout projet, y compris aux phases subséquentes envisagées par les promoteurs de développements existants. C’est notamment le cas pour les phases 3 et 4 du Faubourg du ruisseau, qui figurent au plan d’urbanisme de la Ville depuis 2004 et dont les travaux devraient s’amorcer à l’automne 2022.

Faubourg du ruisseau: précurseur

Pour se conformer à cette nouvelle vision, le promoteur a annoncé qu’il conservera une importante partie boisée dans son développement, de même qu’une bande riveraine de 40 à 50 mètres de largeur le long du ruisseau Denis-Proulx.  Cette bande verte aura plus de 700 000 pieds carrés, soit l’équivalent de sept terrains de football, ce qui permettra de conserver les sentiers existants, notamment les pistes de ski de fond.

«C’était une préoccupation du conseil», indique M. Audet, précisant qu’«une seule piste de ski serait à modifier». Les autres demeureraient intactes. À ce chapitre, la Ville est déjà en contact avec les bénévoles du club de ski de fond, ajoute la mairesse Geneviève Dubois: «Il y aurait possibilité d’aller dans la partie boisée ou la bande riveraine et d’y développer des pistes. On est aussi en train d’en développer ailleurs dans la Ville», mentionne-t-elle.

Les propriétaires de ce secteur devront par ailleurs conserver une bande boisée de trois mètres dans leur cour arrière, en plus de devoir planter un certain nombre d’arbres dans la section qui aura été déboisée pour y accueillir leur propriété.

Respect de la nature en place

Les phases 3 et 4 prévoient l’aménagement de quelque 200 terrains où seront construits des immeubles unifamiliaux, multifamiliaux, jumelés «ou institutionnels», souligne le promoteur Guillaume Pouliot, laissant entendre que c’est dans ce secteur que pourrait être implantée la nouvelle école primaire souhaitée par la Ville.

«Ce quartier de marque sera développé en respect de la nature en place. Je sais que ce type de projet est en demande auprès de nouvelles familles et jeunes retraités. Ce n’est pas d’hier qu’on prévoit le développement de ce secteur mais aujourd’hui, nous proposons une toute nouvelle approche de développement domiciliaire», souligne la mairesse Dubois, convaincue que ces deux nouvelles phases vont offrir «un mixte parfait entre nature et ville».

«Notre groupe est très heureux d’être un précurseur sur le territoire pour cette nouvelle façon de faire qui permettra de préserver un maximum d’arbres dans le projet», mentionne pour sa part Guillaume Pouliot.

Il souligne que dans les prochains jours, de «menus travaux» seront réalisés sur le terrain des phases 3 et 4 du Faubourg du ruisseau et qu’ils impliqueront un peu de déboisement en prévision des tests de sol (étude géotechnique) qui seront réalisés en juillet. «[Les résultats] nous permettront de concevoir adéquatement les rues à construire», termine-t-il.

 

 

 

Faubourg du ruisseau

Les phases 3 et 4 en chiffres

200 terrains à développer

Superficie: 2,244 millions de pieds carrés (dont 850 000 déjà non boisés)

2400 mètres de nouvelles rues (dont 1500 aménagés dans la partie boisée)

Pour les infrastructures des deux phases, entre 20 et 25% de la superficie boisée est à déboiser

Services (dont Hydro-Québec) installées en avant lot pour conserver un maximum d’arbres