L’éboulis de 1955 en virtuel

NICOLET. À quoi ressemblait Nicolet avant l’éboulis du 12 novembre 1955? De quelle façon la ville a-t-elle été défigurée concrètement? Comment s’est-elle relevée par la suite?

Les réponses à ces questions se trouveront dans le circuit touristique et culturel que Nicolet souhaite mettre en place dans le cadre de son 350e anniversaire de fondation. Et elles prendront une forme tout à fait particulière puisqu’elles seront livrées à l’aide de la technologie de modélisation 3D (trois dimensions).

C’est l’entreprise trifluvienne iSCAN qui a obtenu le mandat de réaliser le travail. Une de ses équipes épluchera une panoplie de données actuelles et historiques pour mettre en place l’expérience qui sera présentée aux visiteurs. « On part de sources actuelles, comme les plans de la Ville, les modèles 3D et numériques de terrain régionaux, des photos aériennes et des données LiDAR (captées par avion) que l’on couple avec des sources historiques, comme des plans anciens, des photographies anciennes, des reportages vidéo ou encore des témoignages », explique Richard Lapointe, président-fondateur d’iSCAN et archéomaticien.

Une fois que l’entreprise aura en main ces informations, elle pourra réaliser une reconstitution 3D à l’échelle du paysage actuel et passé, ainsi que des bâtiments présents et disparus à l’aide de différents outils. On parle ici de techniques de photogrammétrie, de modélisation, de reconstitution et de numérisation par balayage laser. L’environnement virtuel ainsi créé lui servira de terrain de jeu pour produire toutes sortes d’applications de réalité augmentée ou de réalité virtuelle.

« Normalement, réaliser un projet du genre prend de quatre à six mois, mais nous allons devoir condenser pour que ce soit disponible cet été, pour la saison touristique. »

Le travail d’iSCAN permettra de représenter trois époques distinctes: Nicolet avant, pendant, et après l’affaissement de terrain. « On aura une perspective spatio-temporelle de l’évolution du territoire », partage Richard Lapointe.

Le projet prendra la forme de rendus vidéo animés. « On parle d’animations pouvant aller jusqu’à cinq minutes de différents points de vue, environnements et moments. On pourra voir comment ils se sont transformés par rapport à aujourd’hui. Il pourrait même y avoir des points de vue panoramiques 360 degrés qui permettraient de faire une corrélation entre aujourd’hui et il y a 70 ans, par exemple. »

Pourra-t-on même voir, de façon virtuelle, le sol s’affaisser? « On est en train de regarder si c’est possible, car ça demande des techniques d’animation vraiment particulières qu’on ne maîtrise pas encore nécessairement », répond M. Lapointe.

Il ajoute que le projet sera évolutif: « L’idée, c’est de construire la première maquette pour ensuite la bonifier dans le temps. On mettra d’abord l’accent sur les éléments pertinents, comme l’ancienne cathédrale et les maisons disparues. Les modèles produits pourront être raffinés par la suite en fonction des commentaires, observations et nouvelles informations reçus ».