La MRC de Bécancour ouvre ses portes aux Ukrainiens

DESCHAILLONS.  La MRC de Bécancour se dit prête à accueillir les ressortissants ukrainiens qui souhaiteraient s’installer dans la région. Des citoyens ont déjà commencé à faire preuve d’une grande générosité en proposant toutes sortes de dons et des logements pour les héberger.

Malgré ce désir exprimé au dernier conseil des maires, Céline Auger, directrice générale du Projet Accueil et intégration solidaire (PAIS) situé à Deschaillons-sur-Saint-Laurent, estime que les chances sont minces de voir débarquer des ressortissants prochainement.

Tout d’abord, il est important de différencier un réfugié d’un ressortissant. Mme Auger explique qu’un réfugié devra tout d’abord sortir de son pays afin de s’installer dans un camp de réfugiés situé dans un pays limitrophe. « On peut citer en exemple les Syriens ou les Afghans, comme on a connu plus récemment », mentionne Céline Auger.

À partir du camp, le réfugié pourra lancer des démarches auprès de l’ONU afin d’aller dans un pays avec lequel il existe une entente, par exemple le Canada. Avant de mettre les pieds au Canada, il y a une panoplie de démarches administratives avant d’obtenir son statut de résident permanent.

« Quand on parle de la situation des Ukrainiens, il s’agit d’une première. Le Canada accueille alors les Ukrainiens avec un permis de séjour et, à leur arrivée, ils pourront faire des démarches afin d’obtenir un permis de travail. Si elle le souhaite, la personne peut faire par la suite des démarches pour obtenir sa résidence permanente. Ça permet de gagner du temps administratif », explique la directrice générale.

Autre différence notable entre le réfugié et le ressortissant est que ce dernier peut s’installer à l’endroit de son choix, alors que le réfugié doit choisir l’une des 14 villes d’accueil financées par le gouvernement, dont font partie Victoriaville, Drummondville et Trois-Rivières.

Alors pourquoi la MRC de Bécancour risque de ne pas accueillir de ressortissants ukrainiens? « Les Ukrainiens qui auront choisi le Canada, c’est parce qu’ils ont de la famille ou des amis quelque part et sauront déjà, à leur arrivée, où elles veulent aller », estime Céline Auger. Il n’existe aucune communauté ukrainienne dans la région.

Toutefois, Mme Auger rappelle qu’il n’y avait jadis aucune communauté syrienne dans la MRC, alors qu’elle compte aujourd’hui cinq familles qui ont migré dans la région à partir de l’une des 14 villes d’accueils destinées à accueillir les réfugiés. « Une famille ukrainienne pourrait éventuellement s’installer dans la région et en parler à d’autres familles ukrainiennes, et c’est comme ça que les familles se regroupent et que les communautés se créent », explique Mme Auger.

Le PAIS est cependant prêt à toutes éventualités, alors si des familles ukrainiennes arrivaient dans la MRC, elles recevraient le meilleur accueil de l’organisme. « Si une famille ukrainienne décide de s’installer dans la MRC de Bécancour, on va l’aider à se trouver un logement, à s’ouvrir un compte bancaire, à inscrire leurs enfants à l’école, leur offrir un suivi psychosocial et les aider à se créer un réseau », conclut Céline Auger.