La ferme Sainte-Sophie récupérera ses biogaz

SAINTE-SOPHIE-DE-LÉVRARD. Une usine de biométhanisation verra le jour à proximité de la ferme Sainte-Sophie, à Sainte-Sophie-de-Lévrard. Elle traitera le lisier, le fumier, la paille et les autres résidus verts de la ferme, de même que les matières organiques de la municipalité, afin de capter les biogaz qu’ils génèrent naturellement durant le processus de compostage.

Les biogaz récupérés seront ensuite transformés en gaz naturel renouvelable (GNR) compatible avec le gaz naturel conventionnel. Selon les prévisions, l’usine sera en mesure d’en produire un volume de 1,6 million de mètres cubes par année, qui sera par la suite injecté dans le réseau de distribution d’Énergir.

Le projet, évalué à 16,25 M$, est porté par le Groupe Bionenertek inc.. Il a obtenu une subvention de 3,035 M$ du gouvernement du Québec pour l’aider à financer une partie des investissements liés à la mise en place de l’usine et de ses activités. Si tout va bien, celles-ci devraient démarrer à la fin de 2022, sinon au début de 2023.

«L’usine sera située sur des terres qui nous appartiennent, dans un secteur un peu plus boisé», explique Jean-Guy Beaudet, copropriétaire de la ferme Sainte-Sophie, l’une des cinq plus grandes fermes laitières au Québec.

Il se réjouit que l’entreprise familiale ait été approchée pour ce projet qui, selon les promoteurs, aura un impact environnemental significatif: «En Europe, c’est quelque chose qui se fait depuis très longtemps [la biométhanisation]. On veut améliorer la planète, réduire les gaz à effet de serre, mais pour y arriver, il y a un petit chemin à faire. On a la chance [de pouvoir faire notre part] parce que des gens nous ont approchés. Tout seul, on n’aurait pas su où s’en aller compte tenu qu’actuellement, il n’y a rien se fait, du moins dans le coin», témoigne-t-il, fier de figurer parmi ceux «qui ouvriront le chemin».

«Les fermes sont là, l’énergie est là. Aussi bien la récupérer!, poursuit celui qui est aussi maire de la municipalité de Sainte-Sophie-de-Lévrard. Ça ne nous enlève rien, au contraire. Tous les fumiers [et matières organiques] sont réutilisés une fois compostés. Ils sont envoyés aux champs. Et parce qu’ils sont sous forme de compost, ils dégagent moins d’odeur quand on les sort.»

Le projet de la ferme Sainte-Sophie fait partie des huit projets appuyés par Québec dans sa volonté de développer une filière de production de GNR au Québec. Un objectif ambitieux mais sérieux, assorti d’une enveloppe de 70 M$.