Grand projet autour de la rivière du Moulin

BÉCANCOUR. La rivière du Moulin est obstruée par un barrage depuis presque 250 ans, à Gentilly. Elle est aux prises avec un problème de sédimentation qui a des impacts sur sa faune et sa flore. Un vaste projet de restauration se prépare. Il est piloté par le Moulin Michel et le Conseil régional en environnement du Centre-du-Québec (CRECQ).

Ce projet s’inscrit dans un objectif de préservation durable du patrimoine. Il est né du fait que le Moulin Michel souhaitait sécuriser ses installations hydriques, fait savoir le directeur général du Moulin, Philippe Dumas: « Si le moulin arrête de tourner parce que le barrage cède, on perd beaucoup: nos volets économique, muséal, social, etc. ».

La question de l’enjeu environnemental d’un tel projet s’est vite imposée, explique-t-il. « L’idée de base, c’était d’aménager une passe à poissons. Mais elle a évolué. Maintenant, on veut faire un plan diagnostic sur toute la rivière pour la revaloriser. »

C’est en collaboration avec le CRECQ que les premiers pas en cette direction ont été faits. Le printemps dernier, des demandes de subvention ont été déposées à différentes instances pour aider à faire l’acquisition de connaissances et réaliser un plan d’action visant à améliorer la qualité de l’eau de la rivière. La Fondation Alcoa a été la première à y répondre favorablement. Grâce au soutien financier accordé, une étude environnementale a pu être démarrée. Elle se poursuivra jusqu’en 2024.

Une autre phase est souhaitée: celle de la renaturalisation de la rivière. « Cela aura des impacts significatifs sur la qualité de vie des différentes espèces de poissons et sur l’ensemble de la biodiversité présente sur la rivière du Moulin », signale Andréanne Blais, directrice générale du CRECQ.

Au moment d’écrire ces lignes, les porteurs du projet sont en attente d’une réponse pour l’obtention d’un financement gouvernemental qui permettra d’aller de l’avant dans la restauration en tant que telle.

Pour favoriser le succès de l’opération, une équipe d’experts a été réunie. On parle d’une dizaine de collaborateurs, dont l’organisme de bassin versant du GROBEC, le comité ZIP les deux Rives et l’Union des producteurs agricoles. 

Une fois le projet complété, on peut croire que les débordements importants connus lors des crues printanières seront mieux contenus. Cela pourrait peut-être même faciliter le développement d’un lien pédestre ou cyclable, entre le noyau villageois et le Moulin l’été, et l’aménagement d’une piste de ski de fond ou de raquettes l’hiver. « Ce serait un beau projet pour le 250e anniversaire du Moulin (en 2024) », suggère le directeur général du Moulin, un brin rêveur…