Église de Sainte-Monique: chez le notaire probablement en mars

SAINTE-MONIQUE.  Le 24 novembre dernier, les paroissiens de Sainte-Monique ont tranché: c’est la municipalité qui deviendra propriétaire du bâtiment. Depuis, le dossier de la vente chemine rondement. Il devrait se conclure chez le notaire vers la mi-mars, prévoit Michel O. Lemire, président de l’assemblée de fabrique.

Le conseil économique et le conseil diocésain ont approuvé le projet, fait-il savoir. Au moment de notre entretien, la lettre officialisant la chose était sur le point de lui parvenir.

La prochaine étape sera la désacralisation de l’église. Au terme de celle-ci, le bâtiment ne sera plus considéré comme un lieu de culte. L’acte de vente pourra alors être signé chez le notaire.

En attendant, une rencontre est prévue ce mercredi (9 février) pour départager les biens que l’on retrouve à l’intérieur de l’église. La fabrique dressera l’inventaire et regardera quels biens doivent être retournés à l’évêché, lesquels elle garde et lesquels elle vend ou donne. À titre d’acheteuse, la municipalité pourrait choisir d’en conserver. Elle fournira possiblement une liste à la Fabrique. « On est dans ces démarches-là », résume M. Lemire.

Ce dernier est satisfait de voir enfin poindre la fin du dossier qui, mine de rien, s’est amorcé en octobre 2019. « On s’était dit qu’on écouterait les gens du milieu et c’est ce qu’on a fait. »

Rappelons que deux options étaient sur la table. La première consistait à céder l’église pour la somme symbolique de 1$ à la municipalité de Sainte-Monique afin qu’elle puisse y aménager une salle multifonctionnelle et s’en servir comme levier pour revitaliser son noyau villageois. L’autre option était de vendre le bâtiment (175 000$) à un promoteur souhaitant la convertir en logements.

Il était primordial pour la Fabrique que ce soit les paroissiens qui tranchent, étant donné qu’il s’agit de leur patrimoine local.

Une entente sera signée avec la municipalité concernant la poursuite de célébrations religieuses entre les murs de l’église une fois celle-ci vendue. « Il reste à en déterminer la durée et les modalités », indique M. Lemire.

Sainte-Monique a été convaincante

La municipalité de Sainte-Monique a fait ses devoirs et a travaillé fort pour faire valoir auprès de ses citoyens la pertinence du projet qu’elle envisage pour son église. Elle y a consacré deux bonnes années d’efforts qui se sont traduites par la réalisation d’un bilan de santé du bâtiment, suivi d’une étude d’ingénierie, d’une étude géotechnique et de l’élaboration du projet souhaité.

Pour convaincre les citoyens de voter pour son projet le 24 novembre dernier, lors de la présentation des deux en lice (l’autre projet étant celui d’un promoteur privé), elle a fait réaliser un documentaire portant sur le patrimoine matériel et immatériel de l’église et sur des modèles de conversion inspirants. Le document s’intitule « Du culte à la communauté » et peut être visionné sur Youtube.

« Il donne la parole à des citoyens. Je pense que ça nous a aidés; que ça a fait réaliser à des citoyens que l’église, c’est une richesse, et qu’une salle multifonctionnelle est nécessaire », relate la mairesse Denise Gendron.

Le résultat du vote a penché en faveur du projet de la municipalité. « L’autre projet a obtenu plusieurs votes, mais le résultat était quand même clair », commente Mme Gendron, heureuse du dénouement de ce dossier sensible.

La suite

Lorsque le processus d’acquisition sera terminé (acceptation officielle de l’évêché et, ultimement, le notaire), la municipalité amorcera des approches auprès d’autres organisations ayant vécu l’expérience de conversion d’une église en centre multifonctionnel pour obtenir des conseils à ce sujet. Les rénovations en tant que telles s’amorceront plus tard et se feront graduellement, « selon nos moyens », souligne la mairesse. « On commence à étudier les programmes de subventions disponibles. »

Les assemblées publiques se tiendront à l’intérieur de l’église dès que ce sera possible.