Des ossements et des sépultures découverts à Saint-Pierre-les-Becquets

SAINT-PIERRE-LES-BECQUETS. Le grand chantier d’assainissement des eaux en cours à Saint-Pierre-les-Becquets a permis la mise au jour d’ossements épars et de plus d’une vingtaine de sépultures en dehors des limites du cimetière de la municipalité.

Ces découvertes ont été faites dans l’emprise appartenant au ministère des Transports du Québec (MTQ) entre le cimetière et la route 132. Elles découlent de travaux de nature archéologique requis lors de la réalisation de divers chantiers. Dans ce cas-ci, la portion pilotée par le MTQ dans le secteur comprend notamment un élargissement de la chaussée pour permettre de corriger la courbe prononcée située non loin du cimetière. Ce remodelage vise à améliorer le confort de roulement des automobilistes.

« Dans la préparation du projet, une étude relevait un potentiel archéologique dans ce secteur-là. On avait eu la recommandation d’y réaliser une intervention archéologique préventive pour identifier la présence ou non de biens ou de sites archéologiques à cet endroit. C’est ce qu’on a fait à partir du 23 mai », rapporte Roxanne Pellerin, porte-parole régionale du MTQ.

Dès la première semaine de l’échantillonnage, quelques ossements épars, c’est-à-dire des os n’étant pas associés à une quelconque sépulture, ont été trouvés. Le MTQ a alors décidé de pousser plus loin l’investigation et d’étendre la zone d’inventaire archéologique préventif sur une soixantaine de mètres, face au cimetière.

Découvertes par-dessus découvertes

D’autres ossements y ont été trouvés. Une partie de la terre où ils étaient enfouis a été retirée et placée dans un endroit clôturé pour être traitée ultérieurement, sous la recommandation de spécialistes. « Étant argileuse, ce n’est pas une terre qu’on peut tamiser. Comme on veut que [son contenu] reste le plus intact possible, il y a une réflexion en cours pour déterminer la meilleure façon de la traiter », souligne Mme Pellerin. 

Un peu plus tard, soit vers la fin du mois de juin, le site a révélé la présence de sépultures. « L’inventaire archéologique se poursuit, mais un peu plus d’une vingtaine de sépultures ont été découvertes jusqu’à maintenant », signifie la porte-parole du MTQ.

L’ampleur et le caractère sensible de ces nouvelles découvertes a incité le ministère à informer les citoyens des interventions en cours et des étapes à venir. « Nous allons d’abord terminer l’inventaire archéologique de la zone ciblée. Cela nous permettra de savoir tout ce qui s’y trouve. Puis, nous fouillerons chacune des sépultures de façon totalement individuelle. Nous saurons alors ce qu’elles contiennent avant de procéder à l’exhumation », explique Roxanne Pellerin.

Les dépouilles seront traitées et analysées en laboratoire afin d’en savoir plus sur elles. « Il est beaucoup trop tôt pour s’avancer sur la nature des informations qui pourront être établies à partir des analyses à venir. Par exemple, on ignore encore si l’on sera capable de les dater », précise Mme Pellerin, ajoutant qu’après le traitement en laboratoire, un rapport de recherche sera produit et déposé au ministère de la Culture et des Communications. « Ce rapport présentera l’ensemble des données obtenues, l’interprétation des résultats et les suites à donner. »

Ces découvertes laissent présumer que les limites du cimetière ont jadis été plus larges que ce qu’elles sont à l’heure actuelle.

Dans le respect

Plusieurs archéologues travaillent sur le dossier. « On est guidé par leur expertise. On travaille aussi en collaboration avec la municipalité et l’organisme responsable du cimetière pour déterminer la meilleure façon de ré-inhumer les ossements et les sépultures au moment venu. Cela sera fait en conformité avec les lois et processus s’appliquant à ce type de situation et, bien sûr, en gardant en tête le respect qu’on doit accorder aux défunts et à leurs familles. »

Réouverture de la 132

Parallèlement à ce dossier, la pose des conduites prévues dans le secteur a tout de même pu être faite, tout comme une partie de la réfection de la chaussée, soit celle située en dehors de la zone de fouille.

Les travaux sur le tronçon restant sont suspendus jusqu’à ce que toutes les activités archéologiques soient terminées. Est-ce que cela entraînera des délais supplémentaires concernant la réouverture de la route 132 aux automobilistes? « C’est difficile à dire », répond Roxanne Pellerin. « C’est important de faire les choses dans les règles de l’art et avec le plus grand soin, alors ce n’est pas possible de s’avancer sur un échéancier. »

Les citoyens ayant des questions concernant les travaux peuvent les formuler à l’équipe du ministère en composant le 511.