Des garderies en milieu municipal verront le jour dans la région

NICOLET-YAMASKA. Aux grands maux les grands remèdes! Pour favoriser l’implantation de garderies sur leur territoire, les municipalités de Grand-Saint-Esprit, Saint-Zéphirin-de-Courval et Baie-du-Febvre mettront des locaux leur appartenant à la disposition d’éducatrices désireuses d’y démarrer un service de garde.

À Grand-Saint-Esprit, deux locaux seront bientôt prêts dans l’ancien centre de croquet. À Saint-Zéphirin-de-Courval, c’est l’ancien salon funéraire qu’on mettra à la disposition des futures éducatrices. Enfin, à Baie-du-Febvre, deux salles seront aménagées à cette fin dans le sous-sol du presbytère adjacent à l’église.

Leurs projets respectifs sont déployés en collaboration avec le centre de la petite enfance (CPE) Mon Autre Maison et le ministère de la Famille dans le cadre d’un projet-pilote initié par le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel.

L’idée, dit-il, lui trottait dans la tête depuis le déménagement de la mairie de Sainte-Cécile-de-Lévrard dans l’ancienne caisse Desjardins. « Le maire m’avait invité à visiter les nouvelles installations et m’avait montré l’ancien hôtel de ville, qui était situé dans un genre de maison privée. Il m’avait alors dit que [la municipalité] aurait bien aimé garder des enfants à cet endroit », raconte M. Martel.

Une idée qui fait son chemin

Des garderies en milieu municipal? Pourquoi pas! Le député a présenté l’idée à son parti et au ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, plaidant qu’il faudrait démontrer de l’ouverture face aux municipalités désireuses de fournir des locaux, lorsqu’il est question d’implanter des garderies dans une région.

À son avis, les petites municipalités rurales « n’ont pas besoin d’avoir un gros CPE ». Un tel projet de  » garde en communauté  » (selon l’appellation qui semble avoir été retenue) répondrait amplement aux besoins, tout en étant attractif pour les éducatrices qui ne veulent ou ne peuvent pas garder d’enfants chez elles.

« Mathieu a trouvé que c’était une bonne idée et a dit qu’on allait faire un projet-pilote. J’ai donc appelé les municipalités pour leur demander si elles étaient intéressées et trois ont dit oui », rapporte M. Martel, qui demeure d’ailleurs ouvert à d’autres réponses positives éventuelles.

« Je suis vraiment content, car ça devrait pouvoir commencer à la fin de l’été (tant à Grand-Saint-Esprit, qu’à Saint-Zéphirin-de-Courval et Baie-du-Febvre) », ajoute le député, faisant aussi fièrement remarquer que le projet-pilote vient combler des places qui étaient déjà disponibles au permis du CPE Mon Autre Maison, en plus de donner un local intéressant aux éducatrices et aux enfants. « Je pense que ça va faire beaucoup de petits en milieu rural. C’est une façon agressive de combler rapidement le plus de places possible. »

Collaboration et enthousiasme

Stéphanie Therrien, agente de soutien pédagogique et technique au CPE Mon Autre Maison, se réjouit de l’initiative : « C’est un beau travail de collaboration entre les municipalités, les futures responsables des services de garde et nous-mêmes ».

Le rôle du CPE en est un d’accompagnement. Tout au long du processus, il met son expertise au service des deux parties (municipalités et éducatrices) dans le respect des directives et exigences du ministère.

 » C’est un service qu’on trouve important de donner à nos citoyens, et on est les premiers à le faire », commente le maire de Grand-Saint-Esprit, Sylvain Laroche, qui perçoit la chose comme un investissement dans l’attraction et la rétention de jeunes familles.

Même son de cloche du côté du maire de Baie-du-Febvre, Claude Lefebvre :   » Il y a tellement de manque en garderie qu’il faut trouver des façons [nouvelles] de permettre aux enfants d’être en service de garde.  » Un tel projet, dit-il, est une belle solution, puisqu’aux yeux de certaines éducatrices, il peut être attirant de travailler ailleurs que dans leur résidence :  » Elles n’ont pas à embourber leur maison de jouets ou autres. « 

Pour lui, le projet-pilote tombe à point dans sa municipalité puisque depuis deux ans, des éducatrices ont pris leur retraite et une autre a annoncé qu’elle fermerait son service de garde après le départ pour la maternelle des derniers enfants qui le fréquentent.

Recrutement

Les éducatrices retenues pour le projet-pilote oeuvreront à titre de travailleuses autonomes et seront régies par le CPE Mon Autre Maison. Leur recrutement, piloté par les municipalités concernées, s’est amorcé en avril dernier. « Il y a de l’intérêt », confirme  Mme Therrien, à qui les municipalités ont transmis les candidatures reçues. « On en a reçu plusieurs « .

Les démarches suivent leur cours.  » La documentation [en lien avec le projet-pilote et l’embauche des travailleuses] est envoyée au ministère de la Famille et en attente d’approbation. »

Il est important de préciser qu’au moment d’écrire ces lignes, aucun des projets travaillés dans les trois municipalités n’est encore officialisé par le Ministère.  » J’aimerais bien vous dire que c’est officiel, mais non. Même si on a à cœur ce projet, il reste que ce n’est pas nous, au final, qui décidons « , insiste Mme Therrien.

De son côté, le député Donald Martel est confiant que le projet-pilote s’ajoutera à l’offre gouvernementale…